Des dizaines de journalistes et assimilés de la Radio et de la Télévision algériennes ont organisé mardi un sit-in pour exprimer leur "rejet catégorique" de la nouvelle grille de salaires de référence proposée par la tutelle. Les journalistes demandent, selon un communiqué de la section syndicale de l'Entreprise nationale de télévision, que la valeur du point indiciaire soit fixée rapidement, rejetant "catégoriquement" la proposition de "40 DA" avancée par le ministère de la Communication et exigeant de la relever à "71 DA" comme il est demandé, selon eux, dans la plate-forme de revendications remise à la tutelle début décembre 2011 au nom des sections syndicales des journalistes de la Télévision, de la Radio et de l'agence Algérie presse service (APS). Le point indiciaire proposé par la tutelle (40 DA) permet au journaliste stagiaire (débutant) de percevoir un salaire net de 55.000 DA, alors qu'un journaliste en fin de carrière (éditorialiste ou analyste spécialisé) percevra avec le même point indiciaire, un salaire net de 146.000 DA. Le ministère de la Communication avait également laissé la porte des négociations ouverte aux partenaires sociaux pour une éventuelle hausse de la valeur du point indiciaire à 45 DA, ce qui permettrait au journaliste débutant de percevoir un salaire net de 60.000 DA et au journaliste en fin de carrière (éditorialiste ou analyste spécialisé) un salaire net de 162.000DA. Selon la revendication présentée par la section syndicale de l'Entreprise de télévision, le journaliste débutant touchera, sur la base d'un point indiciaire d'une valeur de 71 DA, un salaire mensuel net dépassant le seuil des 90.000 DA, alors qu'un journaliste en en fin de carrière (éditorialiste ou analyste spécialisé) percevra un salaire net de plus de 380.000 DA. Les contestataires ont revendiqué lors de ce sit-in -premier du genre après l'annonce de l'offre faite par le ministère- et auquel ont pris part plus de 100 journalistes, "la réhabilitation de la profession de journaliste, l'amélioration du service public et des conditions sociales et professionnelles des journalistes". Les journalistes contestataires se sont rassemblés devant les sièges de la Radio et de la Télévision, a-t-on constaté sur place. A cette occasion, le conseil syndical de la Télévision a annoncé la convocation d'une assemblée générale extraordinaire dans un bref délai "pour décider de la démarche à suivre". De leur coté, les représentants du syndicat de la Radio nationale ont exprimé "leur attachement total" aux revendications présentées, et qui consistent en la hausse du point indiciaire et un salaire de base mensuel de 75.000 DA, avec effet rétroactif à partir de 2008. Le directeur général adjoint de la Télévision, M. Mustapha Cadic, a déclaré quant à lui à l'APS que "ce sit-in n'a nullement influé sur le bon fonctionnement des différentes chaînes de la Télévision" ajoutant que "le dialogue avec les journalistes restera ouvert" et affirmant à l'occasion le caractère "illégal" du sit-in. Pour sa part, le Directeur général de la Radio nationale, M. Tewfik Khelladi, s'est interrogé sur les motifs de ce mouvement de protestation organisé après l'approbation lundi par les représentants des syndicats des médias publics, de l'offre de la tutelle liée à la grille des salaires. M. Khelladi s'est dit étonné que ce mouvement "intervient après 40 ans d'efforts couronnés par une grille de référence et un statut pour le journaliste". "C'est une augmentation considérable", a-t-il ajouté. Il a également dit avoir reçu lundi un préavis de la section syndicale. Ce qui est, selon lui, "contraire au règlement intérieur de l'entreprise et de la législation en vigueur à l'échelle nationale et internationale". Jugeant ce sit-in "illégal", le premier responsable de la Radio nationale a précisé que la commission de discipline a été chargée d'y trancher conformément aux lois en vigueur. Par ailleurs et en réaction à ce mouvement de protestation, l'Union locale de l'UGTA de Sidi M'hamed (Alger) a exprimé son rejet de ce moyen de protestation "irresponsable et contraire aux règlements et aux traditions militantes de l'UGTA". Le secrétaire général de la centrale syndicale, M. Abdelmadjid Sidi Said a rencontré mardi les responsables des sections syndicales des médias concernés (Radio, Télévision, APS), a indiqué l'Union locale ajoutant que la nouvelle grille des salaires sera soumise prochainement au premier ministère.