Siége de l'entv En cas de non-satisfaction de leurs revendications, ces journalistes menacent de recourir à la grève générale. Après les journalistes de l'APS (Algérie presse service), ceux de l'Entv (Entreprise nationale de télévision) et de la Radio montent à leur tour au créneau et brandissent des revendications d'ordre salarial. Ils ont observé, hier, leur premier sit-in dans leurs entreprises respectives, au boulevard des Martyrs, à Alger. Ils réclament désormais une définition claire de la valeur du point indiciaire, qui est seule à même de déterminer le salaire de base du journaliste. Ils exigent également un habillage juridique de l'accord convenu entre leur syndicat, les représentants d'entreprise (APS, Entv, Radio et El Moudjahid), la centrale syndicale et les pouvoirs publics, notamment le ministère de la Communication. Le périmètre de la télévision et de la radio étaient néanmoins hermétiquement bouclés par les forces de l'ordre qui n'ont toléré aucune exubérance aux alentours immédiats des deux entreprises publiques et le travail de la presse venue couvrir l'événement n'en était que plus difficile. Les manifestants étaient presque sous embargo et les informations ne parvenaient qu'avec parcimonie aux représentants des médias venus en force aux nouvelles. Ainsi, les contestataires qui ont déserté, aux environs de onze heures du matin, leurs postes de travail, brandissaient des banderoles ou scandaient des slogans du type: «Les journalistes sont les nouveaux pauvres de la République!» «Le journaliste est producteur» ou «La Télévision est aux cotés des journalistes» «Non aux promesses!» ou encore «Effet rétroactif depuis 2008». Cette action revendicative qui risque de se durcir a trait donc au plan de carrière, à l'augmentation des salaires, avec effet rétroactif depuis 2008, et à l'instauration de salaires dignes et honorables. Pour rappel, la dernière augmentation de cette catégorie de travailleurs remonte à trois ans. En fait, cette halte frondeuse intervient après tout un labeur qui a été abattu par les partenaires sociaux, le département de Nacer Mehal et qui a abouti à l'élaboration d'un projet d'accord salarial. En soubassement de ce dernier figurent l'avancement et la gestion de la carrière des journalistes. Néanmoins et à ce stade du parcours, une sorte de cafouillage semble miner tous les précédents efforts. Ce dernier a pour cause le flou opaque dont se plaignent les journalistes et qui entoure la fameuse valeur du point indiciaire qui est la clé de voûte dans l'architecture du salaire de base du journaliste algérien, lequel demeure obsolète. L'accord en question et tel qu'il est présenté, est donc loin de convaincre. Un flottement pernicieux grippe l'élément clé qu'est le point indiciaire. Les journalistes les plus optimistes voudraient le voir hissé à 71 DA ce qui donnerait lieu à un salaire net de base de 75 000 DA alors que les plus sceptiques l'annoncent à hauteur de 45 DA ce qui situerait les émoluments nets à près de 60.000 DA. La tutelle l'aurait recommandé à 40 DA. L'on estime à ce sujet que les portes du dialogue sont encore ouvertes surtout que les services du ministère de la Communication n'ont pas encore dit leur dernier mot: «L'accord salarial arrive à son terme et nous ne voulons pas le faire capoter. Nous agissons sans aucune arrière-pensée ni calcul.» Notons que Tewfik Khelladi, directeur général de la Radio algérienne s'est montré étonné quant à la «volte-face» qui a été enregistrée après avoir convenu d'un pré-accord lundi lors de l'assemblée générale. «Le pré-accord a convenu d'une chose et la nuit on décide d'une autre», a-t-il contacté.