Alors que le parti couve déjà une crise interne qui dure depuis plusieurs mois, le FLN s'enlise davantage à l'approche des échéances électorales de 2012. Outre le conflit opposant la direction du parti au mouvement des redresseurs, la maison FLN est désormais secouée par un nouveau conflit opposant cette fois-ci le secrétaire général de la kasma de Sidi-M'hamed, qui n'est autre que l'actuel P/APC de cette commune, Mokhtar Bourouina, à la mouhafadha d'Hussein-Dey. Les partisans des deux camps ont failli en arriver aux mains, dans la matinée d'hier, lorsque les “amis” de M. Bourouina ont réussi à empêcher la tenue d'une AG, programmée par le mouhafadh, Ahmed Boumahdi, à la maison de la culture de la commune d'El-Madania. Pourquoi la tenue de cette assemblée générale (extraordinaire) ? Et pourquoi à El-Madania et non pas à Sidi-M'hamed ? Pour les partisans de Bourouina, cette AG “est préfabriquée et n'a pas lieu d'être. Et si elle devait être tenue, elle ne devrait pas avoir lieu en dehors des territoires de la commune de Sidi-M'hamed dont relève la kasma”. “Nous avons tenu notre AG depuis le 9 octobre 2010, et nous avons élu légalement les sept membres du bureau de la kasma dont le secrétaire général, Mokhtar Bourouina. Sur les sept membres élus, ils étaient seulement trois à s'opposer à l'élection de M. Bourouina. Donc, il est soutenu par la majorité”, expliquent des militants acquis à M. Bourouina, venus en nombre à la Maison de la culture d'El-Madania pour empêcher la tenue de l'AG à laquelle a appelé le mouhafadh Bouhadef. En revanche, les partisans de ce dernier tentent de convaincre que l'AG de 2010 est “un héritage illégitime de l'ancien bureau de la mouhafadha”, non sans accuser M. Bourouina d'avoir “fabriqué un cachet falsifié de secrétaire général de la kasma”. “Oui, il a un cachet falsifié car il n'a jamais été reconnu par la mouhafadha ; il est issu de l'AG illégitime de 2010. Je dis illégitime parce que seuls 146 membres y étaient alors présents sur les 306 militants que compte la kasma de Sidi-M'hamed, alors que dans les statuts du parti, il est clairement stipulé qu'il faut la présence de 50% plus un des militants pour valider une AG”, expliquera M. Mustapha Boualeg, membre de l'organique de la mouhafadha. Chose catégoriquement démentie par les contestataires qui confirment, pour leur part, la présence de “192 militants ayant tous voté lors de l'AG du 9 octobre 2010”. S'agissant du choix d'El-Madania pour la tenue de l'AG d'hier, le mouhafadh Boumahdi soutiendra que cette option “était la seule possibilité devant le manque de salles disponibles dans la commune de Sidi-M'hamed”. Une explication qui “ne tient pas du tout la route”, selon les contestataires qui jugent que “le choix d'El-Madania répond aux velléités de M. Boualeg, enfant de ce quartier, qui voulait préparer le terrain pour briguer un nouveau mandat de député lors des prochaines législatives”. Contacté par téléphone, le premier concerné par cette affaire, en l'occurrence M. Bourouina, qui s'est abstenu de faire le déplacement à El-Madania, n'a pas hésité à accuser ouvertement le mouhafadh, M. Boumahdi, de vouloir “faire du FLN sa propriété privée (…)”. Pour M. Bourouina, l'appel du mouhafadh à la tenue d'une AG en ces temps n'a d'autres objectifs que celui de “préparer le terrain en prévision des prochaines échéances électorales”. En revanche, les membres de la mouhafadha ont fait savoir que M. Bourouina sera “traduit en commission de discipline pour répondre de ses exactions”. Pendant que le rififi se poursuit au sein de la kasma de Sidi-M'hamed, M. Belkhadem, secrétaire général du parti, ne sort toujours pas de sa réserve. Affaire à suivre… F A