Le mauvais temps, qui sévit sur une bonne partie du pays, est également perceptible dans la wilaya d'Oran, où plus de 80% des constructions sur les 2000 immeubles classés dans la zone rouge risquent de s'effondrer. Dans la nuit de dimanche à lundi, une dizaine d'effondrements d'habitations ainsi que des affaissements de terrains ont été provoqués par les infiltrations des eaux. Les écroulements durant ces dernières 48 heures ont eu lieu à Gambetta, Gdyel, Mers El-Hadjadj et douar Sidi El-Khiar à Es-Sénia. Plusieurs habitations, situées dans des quartiers populaires comme Petit Lac ou dans les communes de Mers El-Hadjadj et de Sidi Chahmi, ont enregistré des infiltrations des eaux pluviales. Les vieux quartiers populaires de Derb et de Sidi Houari se sont transformés en fleuves. Dimanche soir, l'obturation d'un regard à proximité du théâtre régional Abdelkader-Alloula a créé une agitation certaine. De grandes quantités d'eau se sont déversées directement dans la rue des Jardins. On pouvait alors assister à une véritable crue charriant sur son passage des déchets et toutes sortes d'objets. Les bus en stationnement dans cette aire se sont garés sur le trottoir pour éviter la furie des eaux. Même constat à la rue Philippe. Il en est de même au niveau de la placette de Gambetta, qui a vite fait de se transformer en un grand lac où venaient se jeter les écoulements des avenues d'Arcole et de Canastel. Le même constat a été relevé à l'Usto et à Saint-Eugène, où les habitations situées aux abords du tracé du tramway d'Oran pataugeaient dans l'eau. “Où sont donc passés les avaloirs promis depuis longtemps ?” s'interroge-t-on à juste titre. À Derb, tout comme à El-Hamri, Plateau, Chollet, Eckmuhl, Saint-Antoine et M'dina J'dida, le spectre des effondrements est oppressant, d'autant que le vieux bâti et les habitations précaires continuent d'être les sujets dominants de l'actualité oranaise, notamment lors des précipitations. Le populeux quartier de Ras El-Aïn, où sont concentrées des centaines d'habitations précaires et de bidonvilles, n'a pas échappé aux aléas de la nature. Plusieurs dizaines d'habitants craignent les chutes de pierres. La même inquiétude est vécue au quartier des Planteurs, situé en contrebas de la montagne de Murdjadjo. Les opérations de curage mal exécutées indisposent les habitants. Quoi qu'il en soit, les fortes pluies et les neiges sont synonymes de mal pour les milliers de mal-logés. “Sous d'autres cieux, la pluviosité et l'abondance de la neige sont bien accueillies par la population et les paysans”, affirment des riverains. “Ceux qui ont eu l'occasion de visiter les municipalités de Marseille et d'Oran sont souvent frappés par l'éclat de leurs centres urbains qui ont beaucoup de similitudes, notamment sur le plan architectural, mais différemment prises en charge”, déplore un urbaniste. K. R -I