Avant même sa tenue, programmée pour demain et après-demain à la Mutuelle des matériaux de construction (Zéralda), le congrès constitutif de l'Alliance nationale républicaine (ANR) semble déjà diviser ses membres. Une partie des militants critique, en effet, “les dérives et agissements graves” de l'actuel bureau national de cette formation. “Dans une lettre adressée dernièrement au vice-président chargé de l'intérim de la présidence, dont une copie a été transmise notamment au ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales et aux médias, les membres fondateurs et des délégués de wilaya de l'ANR ont rappelé la ligne à ne pas franchir de l'Alliance, balisée par la déclaration fondatrice du 5 mai 1995, qui appelait à un rassemblement des patriotes soucieux de la sauvegarde du pays et de son indépendance.” Pour les protestataires, le parti “n'est pas une entreprise d'affairisme ou de façade démocratique”. Aussi, ils ont réclamé “le retour à la voie statutaire légale”. Dans une “lettre aux militants et sympathisants de l'ANR”, les mêmes contestataires ont assuré que le bureau actuel “n'est qu'intérimaire” depuis le départ, en janvier 2009, du président de l'ANR, Rédha Malek. Ils ont réitéré leur souhait d'un retour de l'ANR sur la scène politique nationale, en insistant sur la poursuite du combat engagé “centré sur la défense et la promotion des valeurs républicaines et de la démocratie”. S'appuyant sur les statuts de l'ANR, ils ont affirmé que seul “le Conseil national” est habilité à décider de la désignation du président et de celle des membres du bureau. Ils ont, en outre, soutenu que la décision de la tenue du congrès et de la désignation de la commission chargée de son organisation est également du seul ressort de ce conseil. La démarche recommandée par les membres fondateurs et les délégués a-t-elle été suivie ? Nous en saurons plus sur le sujet, vendredi. D'ores et déjà, maître Berkane, membre fondateur de l'ANR, qualifie ce congrès de “fantoche”. Sur le registre des élections, la Commission nationale de surveillance a été installée, hier, au siège du Conseil populaire de la ville d'Alger (CPVA), en présence du ministre de l'Intérieur, Daho Ould-Kablia. Par ailleurs, il est à souligner que de nouvelles formations politiques, ayant organisé leur congrès constitutif, ont reçu un récépissé de dépôt de dossier constitutif, en attendant leur agrément. Il s'agit du parti El-Karama, du Parti de la justice, du parti El-Fedjr El-Jadid et du Front national pour les libertés. Quant au Parti des jeunes, il tiendra son congrès constitutif, samedi, à la salle du cinéma Sierra-Maestra (Meissonnier), dans la commune de Sidi-M'hamed. La direction de la Vie associative du ministère de l'intérieur et des collectivités locales a également indiqué qu'elle avait délivré mercredi un récépissé de dépôt de dossier constitutif à Amara Ben Younes, secrétaire général de l'UDR. L'autre événement de la semaine concerne l'initiative des familles des disparus, une année après la levée de l'état d'urgence. Hier, elles ont appelé à “une marche pacifique” vers la présidence de la République, “pour un Etat de droit en Algérie, pour la démocratie, pour la vérité et la justice”. Pour ces familles, la décision de la levée de l'état d'urgence “n'a rien changé”, puisque “les droits à la liberté d'expression, de réunions publiques, de manifestations pacifiques, d'associations continuent d'être violés”. De plus, les nouvelles lois promulguées en janvier dernier, démontrent, d'après elles, qu'“il n'y a aucune volonté d'ouverture et de réformes démocratiques”. H. A