Les automobilistes, qui empruntent la RN12 reliant Tizi Ouzou à Alger, souffrent le martyre depuis trois jours déjà dans la localité de Draâ Ben-Khedda en raison de l'affaissement de la chaussée attenant au pont de l'oued Bougdoura engendré par une pénétration des eaux de l'oued qui aura connu une crue sans précédent. Et si la direction des travaux publics de la wilaya de Tizi Ouzou a aussitôt lancé un plan d'urgence pour faire face à la situation, et ce, en faisant appel au Groupe ETRHB/Haddad qui avait dépêché dès mercredi après-midi une véritable flotte d'engins de grand tonnage pour parer au plus pressé. C'est une véritable armada d'ingénieurs et d'agents qui a travaillé de jour comme de nuit pour réaliser une véritable course contre la montre et réussir un véritable exploit pour rouvrir la route d'ici deux ou trois jours, ce qui est à considérer comme un véritable record. Jeudi soir, alors que le wali de Tizi Ouzou était sur les lieux pour superviser les travaux au milieu d'une nuée d'engins qui activaient sans relâche, le directeur des travaux publics de la wilaya de Tizi Ouzou, Madjid Aït Kaci, a tenu à nous rassurer sur l'importance des dégâts. “Fort heureusement, le pont n'a pas été touché car c'est plutôt la chaussée qui s'est affaissée en raison de la forte crue de l'oued qui a profondément creusé au niveau des berges. Heureusement, que nous avons aussi la chance de compter sur une entreprise d'envergure internationale comme l'ETRHB qui a aussitôt répondu présent dès mercredi dernier et mis de gros moyens humains et logistiques pour mettre en place tout un chantier d'urgence afin de réaliser de jour comme de nuit les travaux qui s'imposent et qui nous permettront de rouvrir la route d'ici deux ou trois jours”, dira le directeur des TP de Tizi Ouzou qui n'omettra pas à l'occasion de rendre un hommage tout particulier au subdivisionnaire des TP de la daïra de Draâ Ben-Khedda qui a eu le courage et le grand mérite de décider de la fermeture imminente de cet important axe routier dès les premiers symptômes d'affaissement des bas-côtés de la chaussée, et ce, pour éviter une grave catastrophe dans la mesure où un énorme précipice s'est formé au milieu de la chaussée en un laps de temps alors que la circulation était très dense mercredi en début d'après-midi. “En raison des fortes crues qui avaient envahi l'oued, j'avais surveillé le pont de jour comme de nuit et dès que j'ai aperçu les premiers signes d'envahissement des eaux sur les berges de l'oued, j'ai compris qu'il fallait agir au plus vite pour éviter une véritable catastrophe”, nous dira avec beaucoup d'émotion Mohamed Bayoud, le subdivisionnaire téméraire de Draâ Ben-Khedda qui a usé de sa grande expérience des travaux publics pour décider sur-le-champ de la fermeture de la route. “J'ai eu beaucoup de problèmes avec des automobilistes qui voulaient passer coûte que coûte mais heureusement que je leur ai tenu tête car la chaussée s'est ouverte sur plusieurs mètres pour laisser place en quelques minutes à un véritable ravin qui aurait pu engloutir un nombre important de véhicules qui roulaient à grande vitesse”, avoue le subdivisionnaire, qui n'a réalisé l'importance de son geste que quelques heures après sa décision. “Nous sommes habitués à surveiller de jour comme de nuit les routes et surtout les ponts car cela fait partie de notre travail et, Dieu merci, cette catastrophe n'a pas eu lieu la nuit ou au petit matin”, conclut Mohamed Bayoud avec le profond sentiment d'avoir sauvé bien des vies tout en ayant risqué la sienne. M H