Résumé : Nassima raconte à Nedjma des choses sur son mari qui la laissèrent perplexe. Joueur invétéré, ce dernier dépensait la quasi-totalité de son salaire dans les salles de jeu et ne subvenait plus aux besoins de ses enfants. Un argument de taille, qui confirma davantage les soupçons de Nedjma. Elle regarde l'argent, puis me regarde avant de repousser ma main dans un signe de négation : - Non, merci…Je ne peux pas, mes enfants mangent à leur faim grâce à Dieu. Je retendis ma main en insistant : - Voyons, tu m'offenses par ton refus….Je, je veux me racheter vois-tu ? Je veux faire un petit geste de gratitude envers toi. Elle ouvrit tout grands les yeux : - De gratitude ! Je hochais la tête : - Grâce à toi je découvre enfin la réalité, aussi amère soit-elle ! Elle laisse échapper deux longues larmes sur ses joues : - Tu es la bonté personnifiée, Nedjma. - Alors accepte mon aide. Je, je saurais trouver une solution à notre embarrassante situation. Nassima pleurait ouvertement. Elle prit ma main et tenta de l'embrasser. Je la retirais promptement. - Je ne suis pas une sainte, ni le prophète(QSSSL). Je n'aimerais pas que tu te sentes mon obligée…Je n'ai fait qu'un petit geste envers tes enfants….Je pourrais en faire d'autres si les circonstances me le permettent. Nassima se lève en s'essuyant les yeux : - Que Dieu te protège toi et ton enfant….Et que tous les malheurs tombent sur notre...mari indigne ! Je ne répondis pas. J'étais encore sous le choc de cette révélation que je n'attendais aucunement. Des images passaient devant mes yeux… Des images de mon mariage…Des moments où j'ai cru que le bonheur était à portée de main… Une illusion… Un mirage…Je comprenais maintenant amplement les multiples hésitations de Mustapha chaque fois que je tentais d'en savoir davantage sur lui et sur sa famille. Nassima me regardait sans rien dire. J'étais aussi désolée pour elle que pour moi. Je me levais et me mis à marcher de long en large à travers ma chambre. Quelque chose en moi refusait d'admettre cette réalité pourtant indubitable. Au bout d'un moment je demandais : - Sait-il que tu es venue me voir? Nassima secoue sa tête : - Non, il ne le sait pas. Il ne sait pas non plus que j'ai retrouvé ton adresse dans ses affaires...Il m'aurait battue à mort si c'était le cas. - Quoi ? Il te bat? Elle baisse les yeux et se remet à pleurer : - Il est parfois difficile d'admettre la vérité, mais c'est le cas. Mustapha est un monstre. Chaque fois que l'envie le prend, il n'hésite pas à me battre à mort et devant les enfants. Parfois, il s'en prend même à eux. - J'étais sidérée ! (À suivre) Y. H.