Des étudiants en médecine de la faculté d'Alger ont appelé à une grève qui a débuté mardi dernier. Hier, un meeting a été organisé à l'intérieur de cette faculté. Ce mouvement de protestation a pris naissance après l'affichage des notes des derniers résultats, qui déterminent le passage au niveau supérieur pour les 2e et 3e années. Ils contestent la moyenne de 10/20, exigée pour accéder au palier supérieur. Ils demandent qu'elle soit abaissée à 9/20. Il semblerait que ce problème ne soit autre que la goutte qui a fait déborder le vase. En effet, le mouvement semble prendre, de jour en jour, de l'ampleur. Tous les paliers de cette faculté se sont impliqués et chacun avec sa liste de revendications socio-pédagogiques. Il a fallu l'intervention de la police, mercredi dernier, pour empêcher les manifestants d'entrer au sein de la faculté (ex-Laperrine). Il y a eu des interpellations sans toutefois violation des franchises universitaires, selon les responsables administratifs. Les étudiants, pour leur part, soutiennent le contraire et assurent que des policiers ont accédé à l'intérieur de la faculté et ont usé de violence au point où trois étudiants ont été transférés à hôpital Mustapha. Le bras de fer est aujourd'hui, sérieusement engagé entre l'administration et ces futurs médecins et chacun semble camper sur sa position. Pour leur part, les étudiants de la deuxième et troisième années, au nombre de 200, dont la plupart ont été touchés par le séisme, exigent de ramener la note de rachat à 9/20, comme cela a été fait dans les universités de Blida, Constantine et Tizi Ouzou et la révision à la baisse de la note éliminatoire. Ils mettent en avant les évènements tragiques qu'a connus la région d'Alger et de Boumerdès le 21 mai dernier. Ils soulignent que cela a sérieusement affecté les conditions de déroulement des examens. Ils relèvent aussi le fait que l'année scolaire a été marquée par diverses perturbations. Ils citent la succession de la grève des agents en 1re EMD et celle des professeurs lors de la 3e EMD. Ce qui a eu pour conséquence, selon eux, un raccourcissement des délais entre les examens et une célérité dans les rattrapages des cours dans des amphis surchargés. Il faut savoir, que cette faculté ne possède que quatre amphis, mis à part ceux existant dans les différents hôpitaux pour un total de plus de 7 000 étudiants. Par ailleurs, les autres étudiants qui ont rejoint ce mouvement revendiquent, entre autres, la participation de leurs représentants aux comités pédagogiques, le droit à la consultation des copies et la facilitation de l'obtention du pré-salaire d'externat. De son côté, le doyen de la faculté de médecine, le Pr Drif, est catégorique : “Ces étudiants n'ont pas le niveau requis pour accéder au niveau supérieur. Le président du conseil scientifique et moi-même sommes intervenus auprès des professeurs pour une seconde correction des copies en collaboration avec ces étudiants. Ce qui a été fait. Et nous ne pouvons donner plus.” Le professeur souligne que le rachat est du ressort des membres du jury, constitué de professeurs, et que les copies resteront anonymes jusqu'aux délibérations. M. Drif estime que la majorité de ces étudiants sont des récidivistes et qu'ils sont au nombre de 500. “Ce sont des élèves qui, pour la plupart d'entre eux, ont déjà doublé ou triplé l'année. C'est un groupuscule infime par rapport au nombre important d'étudiants studieux, de l'ordre de 8 600”, fait-il remarquer. Et d'ajouter : “56 d'entre eux ne disposent même pas d'une trace administrative de leurs dossiers. On ne sait pas d'où ils débarquent.” Ce qui est grave dans une faculté chargée de former des médecins qui seront appelés à s'occuper de la santé des algériens. M. B.