Des étudiants en médecine de 2e et 3e années de la faculté d'Alger sont en grève depuis l'affichage des notes des examens. Ils protestent contre le niveau de la moyenne de passage de 10/20 arrêtée par le jury. Ils exigent de l'administration de la rabaisser à 9/20. Hier encore, des universitaires étaient au rendez-vous pour crier leur mécontentement et exprimer leur grogne. A notre arrivée sur les lieux, un dispositif de policiers était sur place pour empêcher les manifestants d'accéder à l'intérieur de faculté (ex-Laperrine). Des éléments des services de sécurité ont été contraints d'utiliser la force devant l'insistance des étudiants. Après quoi, et selon des témoignages recueillis sur place, trois étudiants ont été interpellés et transférés au commissariat. Trois autres étudiantes, qui ont été matraquées, toujours selon les mêmes sources, ont été évacuées vers l'hôpital. La situation a commencé à s'apaiser lorsqu'un étudiant de 6e année est monté sur le toit d'une voiture en guise de tribune pour improviser un discours. Celui-ci a pris la défense des recalés des 2e et 3e années, en insistant sur les mesures exceptionnelles que devraient prendre le chef de département de médecine en faveur des étudiants, en raison du drame du 21 mai dernier. Les manifestants ont évoqué le problème des grèves et autres arrêts de cours. Des étudiantes ont rappelé aussi les cas des universités de Blida qui ont été rachetés avec une moyenne de 8/20. Pour l'administration, la revendication des protestataires est injustifiable. Dans un communiqué, daté d'avant-hier, le doyen de la faculté n'a pas hésité à qualifier les protestataires de “groupuscule infime par rapport au nombre important (8 600) d'étudiants studieux, agressif par son action téléguidée de l'extérieur”. Les responsables du département de médecine ont estimé que la demande de baisser la moyenne, pour plaire à certains, n'est pas raisonnable. D'autant que le barème de passage relève, selon un responsable à la faculté, de la souveraineté du jury. Pour ce responsable, il est exclu que l'administration interfère dans les affaires et les compétences du jury. Puisque toutes les étapes liées à l'organisation des examens, la correction, la contre-correction et la consultation des copies sont respectées par l'administration. Ce qui laisse entendre que l'administration appliquera, aujourd'hui, la loi dans toute sa rigueur contre les recalés. D'ailleurs, le communiqué susmentionné est clair : “Des instructions sont données, ce jour, dans différents terrains de stage de sémiologie et à différents responsables de l'enseignement pour nous signaler toute absence aux travaux dirigés et aux travaux pratiques qui sera, à compter de ce jour, comptabilisée et sanctionnée conformément à la réglementation en vigueur”. En 2003, de futurs médecins en formation sollicitent des faveurs et des mesures exceptionnelles pour être admis au niveau supérieur. Quel crédit et valeur aura leur diplôme à la fin de leur cursus ? Un diplôme au rabais. R. H.