À deux semaines environ du déroulement du nouveau round de négociations entre le Maroc et le Front Polisario à Manhasset, près de New York, le Premier ministre sahraoui, Abdelkader Taleb Omar, a lancé samedi soir dans les camps des réfugiés 24-Février de Tindouf, un appel à la secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, à prendre conscience du problème sahraoui et à respecter les résolutions des Nations unies. En effet, saisissant l'opportunité de la visite de la chef de la diplomatie US dans les trois pays du Maghreb, le responsable sahraoui a déclaré à l'APS que “nous voulons que Mme Clinton prenne conscience du problème sahraoui et que le peuple continuera à réclamer son droit à l'autodétermination”. Estimant que le respect du droit sahraoui est primordial pour la construction de l'Union du Maghreb arabe (UMA), il a averti : “Si on veut que l'UMA soit construite, il faut respecter le droit et les aspirations du peuple sahraoui et défendre la solution basée sur le droit international tout en rejetant la politique de deux poids deux mesures.” Dans la foulée, le Chef du gouvernement sahraoui a dénoncé l'intransigeance des autorités marocaines de vouloir toujours défendre leur position et, par conséquent, rejeter la résolution de l'ONU. Il a notamment rappelé que le Maroc refusait tout déblocage de la situation. Au sujet du prochain round de discussions avec le Maroc, prévu à la mi-mars, Abdelkader Taleb Omar a dit que si le Maroc part pour ces négociations informelles avec la même idée, il détruira toutes les actions porteuses d'espoir quant à un règlement du conflit du Sahara Occidental. Poursuivant, il ajoutera que “les prochaines négociations auront lieu entre les 11 et 13 mars prochain à Manhasset, à New York, mais le ministre marocain des Affaires étrangères a déjà affiché son intention de défendre toujours les mêmes positions de son pays”. À cet effet, il a affirmé que “nous irons défendre comme d'habitude notre droit, mais il faudra que l'autre partie soit conséquente avec elle-même et qu'elle respecte les résolutions des Nations unies”. Quant aux acquis obtenus par la République arabe sahraouie démocratique (Rasd) depuis l'année dernière, Taleb Omar a souligné que malgré le blocage persistant pour l'indépendance du Sahara occidental et l'exil de sa population “l'Etat sahraoui existe même s'il est en exil, il a ses structures, ses institutions comme l'atteste sa reconnaissance par plus de 80 pays”. Dans le même ordre d'idées, il a rappelé que la Rasd était “membre de l'Union africaine et que le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination est reconnue par la communauté internationale”. Il a donc rappelé que “la question sahraouie est une question d'occupation d'un territoire par un pays colonisateur, malheureusement l'ONU a échoué dans sa mission en raison de l'intransigeance de l'occupant marocain appuyé notamment par la France, membre permanent du Conseil de sécurité”. Pour lui, la question sahraouie ne peut être occultée en ces temps de révoltes et de contestations qui secouent le monde arabe. Au cours de son intervention prononcée devant la délégation française venue aux camps de réfugiés pour célébrer le 36e anniversaire de la proclamation de la Rasd, le Premier ministre sahraoui a indiqué que le royaume du Maroc persistait à dire qu'il se trouvait dans les territoires sahraouis par la volonté de ces citoyens (sahraouis), or, vous avez constaté, a-t-il dit, l'existence d'un mur qui sépare un peuple et surveiller par plus de 150 000 soldats marocains qui répriment durement et violemment toute voie pacifique sahraouie. Merzak T./Agences