La crise, qui secoue le FLN depuis plus d'une année et demie, est sur le point de connaître son épilogue. Les deux ailes du parti ont décidé d'enterrer la hache de guerre à deux mois du scrutin du 10 mai. Instruit par le président d'honneur du parti pour régler le conflit qui a éclaté au lendemain du neuvième congrès, Belkhadem a repris contact avec le chef des redresseurs, Salah Goudjil. Une première rencontre entre les deux hommes a eu lieu samedi dernier pendant plus d'une heure à l'hôtel Moncada à Alger. Les deux responsables ont débattu les voies et moyens de résoudre la crise. D'autres rencontres sont prévues durant les prochains jours, affirme une source informée. Ces réunions seront sanctionnées, selon la même source, par la signature d'un accord politique de plusieurs points ainsi qu'un échéancier pour sa mise en application. La réconciliation entre les deux ailes du FLN, démarche imposée par les plus hautes autorités du pays, sera annoncée au cours d'une conférence de presse animée par Belkhadem et le président du mouvement de redressement et de l'authenticité, Salah Goudjil, dans les prochains jours. La réunification des rangs du FLN se concrétisera en plusieurs phases pour aboutir à la tenue d'un neuvième congrès bis qui aura pour objectif de prendre en charge les termes de l'accord, actuellement en discussion. En attendant sa signature, les responsables des deux tendances commenceront par les points urgents, à savoir la participation du FLN aux législatives du 10 mai 2012. Selon la même source, un groupe de travail mixte composé des cadres des deux ailes sera constitué rapidement pour examiner les candidatures et confectionner les listes électorales qui défendront l'ex-parti unique aux législatives du 10 mai prochain. Cette structure aura la charge de trier les dossiers envoyés par les mouhafadhas et les structures locales du mouvement de redressement et de l'authenticité que dirige Goudjil. Selon certaines indiscrétions, on s'achemine vers l'élimination des candidatures qui ne font pas consensus dans les deux camps. On croit savoir que certains cadres dirigeants de la tendance Belkhadem, notamment parmi les membres du bureau politique et de son cabinet ainsi que certains responsables du mouvement de redressement, risquent de faire les frais de cette réconciliation. Les candidatures de ces cadres ne seront pas retenues. Ils seront sacrifiés sur l'autel de cette réunification. Le groupe de travail arrêtera une méthodologie de travail dans le choix des candidatures et leur classement sur les listes du FLN. Plusieurs paramètres seront pris en considération dans l'étude des dossiers de candidatures, avance une source concordante. Ce groupe de travail planchera sur cette question dans un lieu discret pour éviter les pressions et les interventions d'autres parties. Les listes consensuelles finalisées seront présentées lors d'une réunion au sommet qui regroupera les responsables des deux tendances. Une fois les listes validées, les deux parties s'entendront sur le comité de campagne électorale et le programme des sorties sur le terrain durant la future campagne électorale. Les discussions entre les responsables des deux tendances porteront également sur d'autres points de divergence qui avaient conduit à la rupture au sein de l'ex-parti unique depuis le printemps 2010. Selon nos sources, l'assainissement des instances dirigeantes du parti, notamment le Comité central, et l'éloignement des forces de l'argent seront, entre autres questions, débattus durant les prochains jours. Reste à savoir si les deux ailes opteront pour une direction collégiale provisoire ou si c'est la décision de la tenue d'un congrès réunificateur qui sera retenue. Pour les responsables des deux tendances, le temps presse et des solutions rapides doivent être envisagées pour colmater les brèches, après une année de luttes fratricides qui ont fragilisé le FLN. Il aura fallu l'intervention du président du parti pour amener les deux tendances à cesser le combat de coqs et amorcer une réconciliation à deux mois de l'élection. Selon certaines sources, le secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, a été interpellé par le chef de l'Etat, également président d'honneur du parti, en janvier dernier lors de la réunion des plus hauts responsables de l'Etat, sur la crise qui dure depuis plus d'une année et demie au sein du FLN. Instruit de trouver une issue rapide au conflit, Belkhadem n'avait pas pu régler la crise à travers la médiation du ministre de l'Enseignement supérieur, Rachid Harraoubia. Ce dernier a tenté au cours d'une rencontre avec le chef de file du mouvement de redressement de déblayer le terrain pour une réconciliation, mais en vain. Belkhadem avait été contraint de solliciter l'intervention du vice-président du Conseil de la nation (Sénat), Abderrezak Bouhara, grand moudjahid et figure de proue au FLN, auprès du président du mouvement de redressement, mais sans résultat puisque l'équipe de Goudjil refuse de céder sur certaines conditions dont celle relative à l'assainissement des rangs du parti. Le président d'honneur du FLN est revenu à la charge à deux reprises durant ce mois de février pour ordonner à Belkhadem de régler au plus vite cette crise et permettre au parti de participer en rangs unifiés au prochain scrutin. M AO