Le retour en force des pro-Benflis au sein du parti n'a pas été du goût des animateurs du mouvement de redressement. Ces derniers redoutent la réédition du scénario du 8e congrès annulé par la justice. Déçus, par ce com back de leurs adversaires d'il y a quelques mois, Si Affif, Amar Tou, Boudjamaâ Haichour, Ouahid Bouabdellah, Mohammed Seghir Kara, Youcef Nahat ainsi que d'autres militants et élus du FLN déterrent la hache de guerre. Ils forment un nouveau groupe d'opposition. Ils ouvrent un nouveau front à 90 jours de la date butoir avancée par Belkhadem pour la tenue du 8e congrès réunificateur. Excédé, Si Affif, n'admet pas que «ceux qui ont appelé à la fitna (la guerre Ndlr), à la désobéissance civile, insulté, outragé la personne du président de la République, qui ont douté de la crédibilité des institutions du pays, qui ont fait des déclarations incendiaires dans des télévisions étrangères, qui ont échoué politiquement et ont été désavoués par la majorité de la base se retrouvent aujourd'hui au premier rang du parti». Cette nouvelle fronde complique davantage la posture du vieux parti. Il n'arrive pas à dépasser sa crise. Comme ce voyageur distrait engagé dans les vases du chott, plus il essaie de se dégager plus il s'enlise. Pour ce groupe de contestataires, Belkhadem est tout simplement victime de la réconciliation. «Nous allons agir avec sérénité et persévérance pour protéger Belkhadem qui croit tellement à la réunification que l'autre aile du parti (les pro-Benflis Ndlr) abuse de cette confiance», a déclaré Si Affif qui a réitéré hier son soutien total à la candidature de Belkhadem à la tête du parti. Cette opposition est apparue au grand jour lors de l'installation des commissions de préparation du congrès réunificateur du FLN, mardi dernier à l'hôtel Mouflon d'Or. Les redresseurs ont failli en venir aux mains contestant fortement les listes des sous-commissions. Alors que le coordinateur des redresseurs d'Alger, M.Yennoun, annonçait publiquement son retrait de confiance à la commission de préparation du congrès, Belkhadem, président de cette commission, le contredit totalement dans une allocution qu'il a prononcée. «Désormais , il n'y a plus de mouvement de redressement ni de structure de gestion provisoire» a lancé Belkhadem qui a réhabilité par la même occasion les pro-Benflis en les qualifiant «de militants qui ont assumé leur position jusqu'au bout». Le FLN aiguise les appétits à l'approche de plusieurs échéances politiques. On évoque de plus en plus un remaniement gouvernemental après la tenue du congrès du vieux parti et des élections législatives anticipées. Des enjeux inhérents à la crise que subit le parti et qui le minent de l'intérieur et de l'extérieur. «Depuis que Belkhadem parle de réunification, les attaques externes, relayées par des complicités à l'intérieur du parti se sont multipliées» a indiqué Si Affif, faisant référence à la dernière lettre de l'ONM où cette organisation propose de mettre le FLN au musée.