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…PORTRAIT…
Jean El Mouhoub Amrouche
Publié dans Liberté le 04 - 03 - 2012

C'est un oublié de l'histoire que cet authentique héros. Mais de quelle histoire parle-t-on ? L'officielle, écrite par les thuriféraires qui ont en fait un fonds de commerce ou la vraie écrite avec le sang des martyrs et qu'on ne connaîtra vraisemblablement dans son âpre vérité que quand les derniers protagonistes de la guerre de Libération auront disparus. En attendant ce jour, ne nous impatientons pas, ne nous morfondons pas. “Patience est tout” et combien j'aime cette phrase de Rilke à laquelle je suis très peu fidèle ! Passons. J'ai rencontré Amrouche il y a très longtemps et d'une manière détournée : dans une biographie consacrée à Camus. Je découvre un homme rare, un homme inflexible sur ses positions. Il aimait et admirait Camus, mais il aimait encore plus la justice, donc l'Algérie. Que fait-il ? Il arrondit les angles et fait le mort avec l'auteur de l'Etranger comme l'ont fait d'autres écrivains algériens qui n'ont pas voulu affronter de front un Camus au sommet de son influence éditoriale ? Ni une, ni deux, ni même trois : il publie en 1958 dans le journal le Monde un article cinglant. Son titre vaut la poudre des djebels “La France comme mythe et comme réalité, de quelques vérités amères”. S'il était jusque-là un homme de lettres plus ou moins connu grâce à sa poésie et ses émissions radiophoniques avec les plus grands écrivains de son temps, le papier le fit entrer dans l'arène politique. Il signa ainsi – et de quelle superbe façon ! – la rupture définitive avec Camus. Ce combattant avec la plume vaut ceux des armes. Et si c'est dans l'arène qu'on reconnaît le gladiateur, comme le professe le père Sénèque, et bien, cet homme rond et lisse s'est révélé un gladiateur de premier ordre. Il avait le cœur en bronze, même s'il s'est brisé par la suite. De confession chrétienne, souvent en porte-à-faux ici avec ses frères de race à cause de sa religion, en porte-à-faux là-bas avec certains qui le traitent de bicot à cause de ses origines, Jean El Mouhoub Amrouche n'était pas un être en vertige à la recherche de son identité, cette belle excuse qui aurait pu lui servir d'arme d'inertie ou de neutralité, genre “Je ne sais pas qui je suis, je ne fais donc rien !” Et bien, non ! Il savait qu'il était un fils d'Ighil Ali et que le sang qui coulait dans ses veines était un sang pur d'Algérien irrigué par le souffle des ancêtres qui n'ont jamais courbé l'échine. Et quand ils la courbent, c'est qu'ils sont déjà morts. Mourir n'est rien disait le poète, s'abaisser c'est pire. Tête haute l'ami, toujours tête haute. Il savait tout ça, Jean. Et même plus, lui qui disait : “La France est l'esprit de mon âme. L'Algérie est l'âme de mon esprit.” Au-delà de la boutade, il y a une vérité profonde, celle d'un homme qui n'a jamais renié ses racines au point de se battre jusqu'à son dernier souffle pour l'indépendance de son pays. Il est d'ailleurs mort d'amour pour lui. Aujourd'hui qu'on célèbre les cinquante ans d'indépendance, il serait bon de donner enfin à Amrouche la place qu'il mérite, celle d'un grand patriote. J'ai la nette impression – et combien voudrais-je me tromper – que sa religion, celle des anciens colons, l'a marginalisé. Je le dis franchement : j'ai une tendresse particulière pour ce juste dont les positions anticolonialistes n'ont souffert d'aucune ambiguïté. Il aurait pu se taire pour faire carrière dans les lettres. Il ne s'est pas tu, car il ne connaissait pas l'art du compromis. Hé c'était un poète qui écrit comme il vit : avec le cœur ! Lui et Jean Sénac méritent un hommage particulier de la patrie. De la patrie reconnaissante à ceux qui ont fait passer leur amour avant le parisianisme et la futile gloire des lettres. Encore un mot : les dernières paroles de Amrouche ont été prononcés en Kabyle. Il tend ainsi la main à ses ancêtres. Manière de leur dire : “Je n'ai jamais renié ma race…” À l'Algérie de ne plus renier son illustre fils…
H. G.
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