Le projet a été adopté en février dernier en Conseil des ministres. Dans un premier temps, c'est le bâti du noyau historique de cette médina qui sera restauré. Le reste suivra. “Nous avons demandé au gouvernement une enveloppe budgétaire de 60 milliards de dinars, pour prendre en charge le bâti du noyau historique de La Casbah”, a déclaré à la presse la ministre de la Culture Mme Khalida Toumi, en marge de la Conférence sur le plan permanent de sauvegarde et de la mise en valeur du secteur sauvegardé de La Casbah d'Alger, samedi, à 15h30, à la Fondation Casbah. Elle a également précisé que l'enveloppe budgétaire a été accordée. Elle concernera le vieux bâti relavant du noyau datant d'Ibn Ziri Bouloghine. Et d'ajouter que le gouvernement a commandé à son institution une autre étude d'évaluation pour prolonger les travaux de mise en valeur de la médina d'Alger. Ces derniers, toujours selon la ministre, ne se limitent pas uniquement au bâti, mais également au réseau d'assainissement, car les infiltrations d'eau sont l'une des principales causes de la détérioration de ce patrimoine séculaire “un drame pour La Casbah d'Alger”, confie-t-elle. Invitée pour la première fois par les membres de cette fondation pour présenter le plan permanent de sauvegarde de La Casbah, la ministre, pour expliquer et détailler ce plan adopté par le Conseil des ministres, en février dernier a donné un véritable cours d'histoire, à travers lequel elle est revenue sur différents points, dont la loi 98-04, relative au recensement et préservation des biens culturels. Un résumé de six cartons que ce projets a occupés. De son côté, Belkacem Babaci, président de la Fondation Casbah, a signalé que la bataille a été rude pour la ministre de la Culture pour faire aboutir ce projet. Selon elle, “50 ans après l'indépendance de notre pays, les nostalgiques de l'Algérie française ont tout fait pour que cette loi ne passe pas”. Et d'ajouter que “jamais l'Etat algérien n'a voulu faire de mal à La Casbah. Nous n'avions pas les moyens, les ressources humaines, les textes de loi…”. Se disant porteuse de l'héritage de Djamila Bouhired, de Zohra Drif, d'Ali la Pointe, du petit Omar, Mme Toumi a comparé La Casbah à une vieille (sa mère) complètement malade et qu'il faut lui faire un diagnostic par les spécialistes pour un bon traitement. Une manière de dire qu'après l'indépendance, l'Algérie n'avait pas tous les moyens pour que ce genre d'actions puisse être possible. Ce qui n'est plus le cas aujourd'hui, puisque toute l'étude a été réalisée par un bureau d'études algérien et toutes les personnes qui y ont pris part (35 au total) sont aussi des Algériens. Quant à l'application de ce plan permanent de sauvegarde, la ministre de la Culture a insisté sur la nécessité d'impliquer la société civile. Car de la réussite de projet dépendent les autres, à savoir ceux relatifs à La Casbah de Constantine, Dellys (les deux projets sont déjà en cours, voire en voie de finalisation), Béjaïa, celle de Cherchell et une partie des ksour de Timimoune. Pour elle, il est “plus que nécessaire” que le partenariat entre pouvoirs publics et mouvement associatif voit le jour pour que les efforts déployés pour la sauvegarde de ce grand pan du patrimoine algérien ne partent pas en fumée. Elle a déclaré que grâce à ce partenariat, les habitants des différents quartiers de La Casbah seront informés. “Pour cela il faut être crédible et efficace”, a-t-elle insisté. S'agissant de la nomination du directeur de l'Agence nationale des secteurs sauvegardés elle est en cours, et pour gagner du temps, une équipe est déjà en place à la Citadelle d'Alger pour l'application du plan de sauvegarde de La Casbah. Pour rappel, la présentation dudit projet ainsi que les débats ont duré jusqu'à une heure avancée de la soirée plus précisément 21h30. A I