Chaque syndicat y va de son propre moyen de pression, notamment la menace de grève pour faire fléchir la tutelle. Le ministère de l'Education nationale et les syndicats du secteur reprennent aujourd'hui les concertations autour de l'amendement du statut particulier des travailleurs de l'éducation. Cette reprise du dialogue a lieu sur fond de tension et de suspicion en raison de la non-prise en charge de certaines revendications dans la deuxième mouture de la tutelle. Profitant de cette opportunité de révision du texte promulgué en 2008, les syndicats tentent de faire passer la majorité des doléances des différents corps en lançant des menaces à peine voilées en direction de la tutelle. CNAPEST : Appel à des AG des enseignants Le Cnapest, qui regrette que la tutelle n'ait pas pris en considération les propositions visant à améliorer la situation des enseignants, a lancé un appel à ces derniers pour “la tenue d'assemblées générales en vue de débattre de la situation et prendre les décisions idoines”. Le syndicat a tenu à préciser qu'“il n'a ménagé aucun effort pour expliquer et défendre les revendications des enseignants, mais il s'est heurté à la sourde oreille de la tutelle. Tout comme il a procédé à la révision des lacunes recensées dans le statut allant jusqu'à faire une étude comparative avec d'autres secteurs”. Cependant, la tutelle, qui a qualifié de “positif notre travail, n'a pas daigné l'adopter, sauf dans la forme. Et au moment où nous nous attelons à préserver les compétences du corps enseignant pour faire évoluer l'école, nous nous heurtons à des propositions de la tutelle qui encouragent les enseignants à quitter ce corps et à opter pour des postes administratifs qui sont beaucoup plus séduisants”, souligne le Cnapest qui a proposé des classifications parallèles pour les deux corps. SNTE : Les adjoints d'éducation alertés La Coordination nationale des adjoints d'éducation ne lâche pas prise et profite elle aussi des concertations pour faire de nouvelles revendications, tout en alertant ses troupes pour une éventuelle mobilisation. Pas très convaincue des modifications du ministère, la coordination du SNTE propose l'intégration de tous les adjoints d'éducation à la catégorie 10 sans condition d'ancienneté, puisque les conditions de recrutement ont changé. La valorisation de l'expérience professionnelle dans le classement, la suppression du poste d'adjoint d'éducation de grades 1 et 2, des mécanismes plus souples pour une promotion interne, porter à 5 ans l'avancement d'une catégorie à l'autre… sont autant de propositions avancées. En attendant la concrétisation de ces propositions, la Coordination nationale des adjoints “appelle toute sa base à plus de mobilisation pour arracher plus de droits légitimes”. UNPEF : “La tutelle assumera ses responsabilités” “Nous refusons l'exclusion injustifiée et irresponsable et demandons au ministère de corriger les défaillances en prenant en compte les propositions de l'Unpef. La tutelle assumera sa responsabilité quant aux conséquences. L'appel est lancé à tous les fonctionnaires des laboratoires pour l'unification et la mobilisation pour concrétiser leurs revendications en usant de tous les moyens légaux.” C'est la réplique de la Commission nationale des fonctionnaires de laboratoire de l'Unpef au refus d'intégrer ces fonctionnaires dans le secteur de l'éducation. M B