Plus de 100 soldats ont été tués au Yémen dans une attaque attribuée à Al-Qaïda et qualifiée de “massacre” dans un pays qui vient à peine de connaître une transition politique avec le départ de l'ex-président Ali Abdallah Saleh. Le nouveau président, Abd Rabbo Mansour, a fait de la lutte contre Al-Qaïda une priorité de son mandat de deux ans. Mais le jour même de sa prestation de serment le 25 février, le réseau extrémiste a tué 26 soldats de la Garde républicaine, corps d'élite de l'armée, à Moukalla (Sud-est). Depuis, les attaques attribuées à Al-Qaïda se sont multipliées pour culminer dimanche avec celle, massive, contre une caserne à Koud dans la province d'Abyane (Sud), qui a coûté la vie à 103 soldats et blessé des dizaines d'autres, selon un dernier bilan de source militaire. Vingt-cinq membres du réseau extrémiste ont également été tués lors des combats qui se sont déroulés ensuite près de la ville de Zinjibar, capitale de la province d'Abyane, qu'Al-Qaïda contrôle depuis mai 2011. Selon un gradé de l'armée qui a parlé de “massacre”, les soldats de la garnison de Koud ont été attaqués par “surprise” par les “Partisans de la charia”, un groupe lié à Al-Qaïda. Certains soldats ayant survécu à l'attaque ont affirmé que les assaillants avaient profité de complicités au sein des militaires à Koud. “C'était une conspiration car nous avons été attaqués par derrière avec la complicité d'une partie des gardes qui ont rendu leurs armes et véhicules aux assaillants”, a indiqué l'un d'eux. Les assaillants ont capturé 56 soldats, dont 7 officiers, et saisi armes et munitions, selon des sources militaires. L'attaque contre la garnison de Koud a suivi des combats, dans la nuit de samedi à dimanche près de Zinjibar entre soldats et combattants d'Al-Qaïda dont quatre ont péri, a-t-on ajouté. Al-Qaïda dans la Péninsule arabique (Aqpa), née de la fusion des branches saoudienne et yéménite de l'organisation, a mis à profit l'affaiblissement du pouvoir à Sanaâ en raison de la révolte menée pendant un an contre M. Saleh, pour renforcer sa présence dans le Sud et l'Est. Outre Zinjibar, les combattants d'Al-Qaïda contrôlent certaines localités du Sud et l'armée peine à les en déloger même si elle se fait aider par des tribus. R. I./Agences