Halim Benatallah a dénoncé cette mesure qui consiste à exiger de certains Algériens de retour de voyage de remettre la souche de la carte d'embarquement au consulat pour justifier qu'ils sont bien rentrés au pays. Le secrétaire d'Etat chargé de la Communauté algérienne à l'étranger est revenu, hier, sur la question des nouvelles dispositions prises par certains consulats européens en Algérie concernant la gestion des dossiers de visa, notamment les Français et les Italiens. L'ambassadeur d'Italie ainsi que le consul général de France ont été entendus au sujet de ces nouvelles mesures. Pour la partie algérienne, il est important de respecter les modalités en vigueur. Réfutant l'argument avancé par ses interlocuteurs, Halim Benatallah a estimé que s'il s'agissait de lutter contre l'émigration clandestine, il existe un cadre de coopération bien défini pour cela. Tout en rappelant que l'Algérie avait entamé des négociations, l'an dernier, avec l'Italie et l'Espagne, au sujet des facilitations pour l'obtention des visas. Lesquelles négociations ont été arrêtées en raison de la crise de la zone euro. Mais le secrétaire d'Etat espère leur reprise, tout comme il espère recevoir des réponses positives aux demandes émises en direction de l'Allemagne, de la Belgique et de la Grande-Bretagne. M. Benatallah espère, en tout cas, que la prochaine visite du chef de la diplomatie italienne à Alger permettra de relancer les négociations avec ce pays. Mais, quelle que soit la suite à donner aux négociations, Alger fait savoir clairement son opposition aux nouvelles mesures prises par les consulats français et italiens. “Les services consulaires dépassent le cadre de leurs prérogatives”, a estimé M. Benatallah, avant d'ajouter : “Pour le moment, nous avons demandé à toutes les parties de respecter les règles en vigueur. Nous attendons une réponse positive de leur part.” Mais ce n'est pas le seul souci du département de Halim Benatallah. La communauté algérienne établie au Canada (18 000 électeurs) risque d'être privée de son droit de vote lors des prochaines législatives. Pour cause : la décision du gouvernement canadien d'interdire l'organisation d'élections législatives sur son sol. Pour M. Benatallah, le gouvernement canadien a été approché en vue de revoir sa position, d'autant plus que ce même gouvernement a introduit une demande pour superviser les élections législatives en Algérie. “Nous attendons une réponse définitive de la part du gouvernement canadien. En même temps, nous étudions des solutions alternatives. Mais il est trop tôt pour en parler.” Toujours au sujet des élections législatives, M. Benatallah a indiqué que le corps électoral établi à l'étranger était estimé à 982 229 personnes, dont 80% pour la seule France. Concernant les observateurs internationaux, il a rappelé le séjour des missions exploratoires de l'UE, de l'UA et de la Ligue arabe. Il a précisé que ces observateurs avaient obtenu l'engagement du gouvernement algérien à garantir leur liberté de déplacement, sans autorisation préalable. En plus de ces institutions, des pays comme la Suisse et le Canada ont émis le vœu d'envoyer des observateurs. Des ONG de renom telles que la fondation Carter, NDI ont donné leur accord de principe pour superviser ces élections. Dans un autre registre, le secrétaire d'Etat a évoqué les lacunes constatées depuis le lancement du passeport biométrique. La question, qui tracasse le plus la communauté établie à l'étranger, est relative au fameux document 12S. En concertation avec le ministère de l'Intérieur, il a été convenu du lancement d'un site Internet, qui est en construction, en vue de faciliter l'obtention de ce document. Enfin, le secrétaire d'Etat a refusé de commenter l'adoption, par le Parlement français, d'une loi sur les harkis. “L'Etat algérien ne souhaite nullement entrer dans ce débat interne aux Français”, s'est-il contenté de dire. A B