La visite de travail et d'inspection qu'a effectuée le président de la République, hier, dans la wilaya de Boumerdès a été perçue par beaucoup de sinistrés comme une volonté de la part des pouvoirs publics de camoufler leur échec dans l'opération de relogement des rescapés du séisme du 21 mai dernier. Pour preuve, le chef de l'Etat que ce soit à Ouled Moussa, à Zemmouri ou encore à Corso qui ont constitué les étapes de la tournée présidentielle, ne s'est rendu dans aucun des camps de toile où sont toujours casées plus de 7 000 familles dans des conditions déplorables. Bouteflika s'est seulement contenté de visiter les sites où sont implantés les fameux chalets en promettant à leurs occupants que “l'Etat va poursuivre ses efforts jusqu'à leur relogement définitif dans des appartements en dur”, leur a-t-il déclaré. Selon des témoignages que nous avons recueillis dans l'après-midi d'hier, au chef-lieu de la wilaya, “cette visite est un non-événement dans la mesure où les sinistrés qui demeurent encore sous les tentes ont été tout bonnement ignorés par le Président”. “Nous l'attendions ce matin (hier ndlr) d'un pied ferme pour lui exposer nos problèmes et notre misère que nous endurons encore dans ce camp, mais voilà qu'il a préféré aller ailleurs, visiter les chalets”, déplore un sinistré dans le camp Tatareg à Boumerdès lequel n'a pas caché son inquiétude de passer l'hiver sous la tente, vu le retard enregistré dans la pose des mobile homes. D'autres sinistrés, dont les habitations ont été classées orange 3 et 4, se disent oubliés par Bouteflika qui n'a pas jugé utile de se déplacer dans les cités où les travaux de confortement sont loin de leur fin, sachant qu'au 1200-Logements de Boumerdès et au quartier 20-Août à Bordj Ménaïel, les travaux avancent lentement, comme l'ont constaté les ex-locataires de ces deux cités fortement touchées par le tremblement de terre. “Le Président s'est complètement trompé de destination, il aurait dû aller dans ces chantiers pour exhorter les entrepreneurs à terminer les travaux dans les délais, le reste n'est que du folklore”, s'indigne un père de famille du camp Naftal à Boumerdès. M. B.