Le journal Globo en ligne a publié, dans son édition du dimanche 11 mars, une information insolite : tout citoyen de la plus grande ville d'Amazonie, Manaus, qui démontre être atteint d'un trouble de la parole, caractérisé par des répétitions et prolongations involontaires des sons, plus connu sous le nom de bégaiement, pourra prétendre à une ristourne de 50% sur les factures de téléphonie mobile. Ce projet de loi élaboré par la chambre municipale de Manaus n'est pas une nouveauté au Brésil. Une loi similaire adoptée en par l'Etat de Mato Grosso do Sul (situé dans la région Centre-ouest du Brésil) en 2009, provoque toujours des controverses entre les usagers et les compagnies téléphoniques. Si la loi est approuvée elle pourra bénéficier à tous les résidents de la capitale de l'Amazonas. Ceux-ci devront apporter une attestation émise par un orthophoniste prouvant le trouble de la parole. Le nombre de personnes atteintes par ce mal dans la ville de Manaus et les prestations accordées pour les appareils cellulaires, et fixes, sont encore à l'étude. La loi de l'Etat de Mato Grosso do Sul, qui a inspiré le projet de loi, a reçu le satisfecit de l'association brésilienne des bègues. Le bégaiement du monarque George VI, qui a été le sujet central du film aux quatre oscars Le Discours d'un roi, avait récemment mis en lumière un mal qui concerne environ 70 millions de personnes dans le monde. Pour illustrer cette difficulté, le journal Globo cite le cas de l'étudiant Lucas Marques qui souffre d'un bégaiement sévère : « J'évitais d'utiliser le cellulaire car c'est à cette occasion que mon bégaiement empirait. Même avec peu d'appels, ma facture dépassait toujours les 100 réais (environ 42 euros). Mes interlocuteurs me demandaient toujours de répéter ce que je venais à peine de finir de dire. Parfois je ne n'arrivais pas à parler. Il m'est même arrivé de raccrocher sans avoir complété ma phrase ». L'étudiant, qui salue cette mesure, avait finalement opté pour une solution moins couteuse, envoyer des SMS. De notre correspondant au Brésil : M.C