Le général américain à la retraite, Jay Garner, ex-administrateur provisoire de l'Irak, a reconnu, hier, que des erreurs avaient été commises par Washington après le renversement du président Saddam Hussein. Selon Jay Garner, qui était interviewé par la BBC (radio), une partie des difficultés rencontrées par les forces américaines et britanniques en Irak après la guerre ont été provoquées par des “rivalités entre différents ministères”, c'est-à-dire entre le département d'Etat et le Pentagone. Le général Garner avait été remplacé par un administrateur civil américain, Paul Bremer, quelques semaines seulement après avoir pris ses fonctions à Bagdad. L'ancien officier supérieur américain avait été très critiqué pour ne pas avoir rétabli assez rapidement des services essentiels, comme l'eau et l'électricité, dans la capitale irakienne. Jay Garner, rentré à Washington à la mi-juin, avait aussi été accusé de ne pas avoir pris les mesures nécessaires à un rétablissement rapide de l'ordre dans la capitale irakienne. “Je pense que nous faisons finalement plus confiance aux Irakiens, ce que nous aurions dû faire dès le début”, a-t-il admis hier. “Si nous devions recommencer, nous mettrions probablement plus d'argent et d'efforts à Bagdad”, a indiqué le général américain, ajoutant : “Et peut-être aussi plus de troupes.” À la question de savoir s'il avait personnellement commis des erreurs, Jay Garner a reconnu qu'il “tenterait à coup sûr de mieux communiquer avec les Irakiens”, notamment en répondant à leurs besoins en électricité. “Je fournirais plus de groupes électrogènes”, a-t-il précisé. Le général Garner a également regretté que les forces irakiennes aient été renvoyées dans leurs foyers juste après leur défaite. “Nous n'aurions pas dû démobiliser l'armée (irakienne), a-t-il dit. Nous aurions dû les remettre en activité aussi vite que possible.” Selon lui, Washington aurait également “dû essayer de mettre sur pied un gouvernement (civil irakien) un peu plus vite”.