La ville de Tizi Ouzou sombre depuis plusieurs jours sous un décor malsain engendré par des tonnes de déchets ménagers qui s'entassent sur les trottoirs, suite à la grève enclenchée par les travailleurs de la voirie communale. Une grève qualifiée d'“illégale” par le maire de la commune de Tizi Ouzou, Naguim Kolli, qui va intenter, selon ses propos, une action en justice contre les grévistes. De leur côté, éboueurs, par le biais de leur syndicat, dénoncent les agissements de l'administration qui n'a pas respecté ses engagements concernant le versement des salaires des travailleurs depuis huit mois, l'acquisition d'une tenue pour les ouvriers et une couverture sanitaire pour ces derniers qui travaillent dans des conditions alarmantes. Par ailleurs, il faut rappeler que le ramassage des ordures dans la ville de Tizi Ouzou a été confié à l'entreprise française Nicollin pour une durée de cinq ans, mais celle-ci tarde à entamer sa mission à cause d'un problème de dédouanement de son matériel, dit-on. Hier, les éboueurs ont repris le travail après que l'APC eut satisfait leurs revendications, apprend-on de sources concordantes, et le nettoyage total de la ville prendra sûrement plusieurs jours. Dans les quartiers, et face à la multiplication des déchets ménagers, des odeurs et des rats qui prolifèrent, des habitants n'hésitent pas à mettre le feu aux poubelles à même le trottoir, ce qui nécessite à chaque fois l'intervention des pompiers pour éteindre les incendies et éviter la propagation des feux dans les bâtiments, comme ce fut le cas à la cité des 2 000-Logements, à la Nouvelle-Ville, où des tonnes d'ordures sont entassées au pied de l'immeuble. K. T