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Des pieds-noirs et des harkis ont tenté de perturber un colloque sur les Accords d'Evian en France “Ce sont des braillards qui s'arrogent le droit de nous empêcher de parler”
Un groupuscule composé de nostalgiques de l'Algérie française et de harkis ont tenté de perturber un colloque sur les accords d'Evian, tenu samedi dernier dans la ville d'Evian. La rencontre, qui s'est tenue au Palais des congrès de la ville d'Evian, a vu la participation de plusieurs personnalités, historiens, auteurs et témoins… “Les participants au colloque ont, d'abord, rendu hommage au maire de la ville d'Evian, qui contrairement aux autres responsables municipaux de Nice et de Nîmes, avait accepté la tenue du colloque”, a déclaré d'emblée Jean-Philippe Ould Aoudia, président de l'Association des amis de Max-Marchand, de Mouloud Feraoun et de leurs compagnons. M. Ould Aoudia s'est demandé si les adeptes de l'Algérie française sont les seuls à même de détenir la vérité sur l'histoire de la guerre, en s'insurgeant, au passage contre le fait que l'on interdit de parole “des universitaires sous prétexte qu'ils parlent de la guerre d'Algérie”. Pour lui, ceux qui veulent perturber ce colloque “ne supportent pas que d'autres expriment leur point de vue sur la question” car “le leur n'est pas forcément la vérité”, a-t-il asséné. “Il est inadmissible que nous soyons interdits de parole en France en 2012”, a déclaré M. Ould Aoudia, en traitant de “braillards” cette minorité qui s'arroge le droit “de nous empêcher de parler”. De son côté, Marc Perrenoud, représentant du service historique du ministère des Affaires étrangères suisse, est revenu sur le rôle de la diplomatie suisse lors de la préparation des accords d'Evian. Il a rappelé que la décision de déclencher le conflit armé avait été prise en 1954 à Berne par cinq des neufs chefs historiques qui se sont réunis dans la capitale fédérale. La Suisse, a indiqué M. Perrenoud, avait également été marquée par un mouvement de solidarité avec les chefs historiques de la Révolution algérienne et des militants suisses leur venaient en aide pour des raisons politiques, religieuses, intellectuelles ou humanitaires, rappelant que le réseau Janson de soutien au FLN avait également développé ses activités en Suisse. Il a rappelé, par ailleurs, que des ouvrages traitant de la guerre d'Algérie, interdits en France, ont été édités en Suisse, à l'instar de La question, de Henri Alleg, directeur d'Alger Républicain, sur la pratique de la torture par l'armée coloniale durant la guerre d'Algérie.Jean-Pierre Chevènement, sénateur de Belfort, a estimé, quant à lui, que “l'Algérie et la France peuvent travailler sur la mémoire mais en pensant qu'il y a un avenir entre eux”. Selon la maire de la ville, un boulevard portera, dès l'année prochaine, le nom des Accords d'Evian, en hommage à ces artisans et à la fin de la guerre. M. M