Le tribunal criminel près la cour de Sidi Bel-Abbès a condamné, jeudi dernier, quatre personnes, dont trois originaires de Aïn Turk (wilaya d'Oran), à des peines allant de 8 ans de prison ferme à la perpétuité par contumace, assorties de deux millions de dinars d'amende pour détention, transport et trafic de drogue, et falsification de billets de banque. Les faits remontent au 26 juillet 2010, lorsque les éléments de la Gendarmerie nationale ont intercepté un véhicule de marque Polo, à un point de contrôle, à la sortie de la commune de Hassi Ghella, sur l'axe routier reliant Aïn Témouchent à Oran. À l'issue de la fouille opérée à l'intérieur du véhicule, les gendarmes ont découvert 9 plaquettes de kif traité (800 g), soigneusement dissimulées dans la boîte à gants, et ont aussitôt arrêté le conducteur du véhicule, H. H., transporteur clandestin, âgé de 41 ans, et son compagnon M. N., éleveur, âgé de 26 ans. Lors de l'enquête, M. N., a avoué avoir accepté d'accompagner H. H. qui se rendait à Aïn Témouchent pour récupérer une somme d'argent. En cours de route, H. H. a reçu plusieurs appels téléphoniques sur le portable de M. N. de la part d'A.B., originaire de Remchi (actuellement en fuite). Arrivés près d'un champ, précisément à quelques encablures de la commune de Chaâbat Leham, M. H. s'est arrêté sur le bord de la route, s'est dirigé directement vers un arbre et, après quinze minutes, il est revenu avec un sac noir contenant de l'argent. Ils font alors demi-tour pour rentrer à Oran et remettre l'argent à L. M. H., 52 ans, ex-policier. Lors de la perquisition du domicile de ce dernier, les enquêteurs ont découvert 190 millions de centimes et 333 coupures de papier en forme de billets de 100 euros destinés à la contrefaçon de billets de banque. De son côté, H. H. a révélé, en tant que chauffeur de taxi clandestin, qu'il a accepté l'offre de M. N. pour une course à Aïn Témouchent, moyennant 5000 DA, et que c'est son client qui est descendu de la voiture pour récupérer le sac près de l'arbre. À la barre, M. N. et H. H. ont maintenu leurs déclarations faites lors des différentes étapes de l'instruction. Quant à L. M. H., il a déclaré qu'il n'a aucune relation dans cette affaire de transport et trafic de drogue. Pour ce qui est de la somme d'argent saisie dans son domicile, il a révélé qu'elle représente la recette de la vente des bijoux de son épouse et de sa voiture. Au sujet des 333 coupures de papier en forme de billets découvertes en son domicile, il dira avoir fait l'objet d'une escroquerie, lors de la vente de sa voiture à Alger. Dans son réquisitoire, le représentant du ministère public, en mettant en exergue la gravité des faits, a insisté sur la culpabilité des accusés et a requis la perpétuité par contumace à l'encontre d'A. B. et la peine maximale pour M. N., H. H. et L. M. H. Les avocats de la défense ont plaidé en substance le bénéfice des circonstances atténuantes en faveur de leurs mandants. A. B