Il faut dire que la 15e édition du Salon international de l'automobile d'Alger (SIAA-2012) a frôlé l'émeute. Avec des bagarres quotidiennes devant des agents commerciaux submergés par la foule. “Six mois pour me livrer, j'accepte et merci !” Cette phrase lourde de sens est lâchée par un père de famille venu de Tablat (Médéa) pour commander sa voiture, une toute petite voiture du segment «A» et proposée au pavillon central à 1 million de dinars TTC. Naïf, comme ses semblables, cet homme mal informé fait part de cette désormais légendaire déclaration d'une femme, cadre dans le secteur de l'automobile (venue de France), impressionnée devant le rush, qui lâche aussi et en toute sincérité : “Je n'ai jamais vu autant de queues, mais surtout de clients venus commander leurs voitures, qui versent leur argent et qui se font tabasser !” C'est que le SIAA-2012 a montré cet engouement acharné sur la voiture, plus que jamais définie comme un besoin vital ! Le contraste y est, certes, mais de là à accepter des délais de livraison prolongés au-delà de 45 jours, conformément à la loi, relève de la pure affabulation. Aujourd'hui, nul ne pourrait accuser tel ou tel concessionnaire pour le retard ou le non-respect dans les délais de la livraison tant que la spéculation et la forte demande sur le produit justifient intensément cette frénésie tantôt légitime, tantôt inexpliquée du fait que l'argent est dans les caisses, mais pas le véhicule dans le garage. Tant pis si les initiés n'ont pas compris les lois du marché, mais la voiture n'est qu'un produit parmi tant d'autres. Car ce comportement s'inscrit dans du “déjà-vu”, à l'instar du marché des légumes, des produits agroalimentaires, de la bouteille de gaz, du médicament, du vêtement, de la devise sur le circuit parallèle et j'en passe. Aujourd'hui, ce comportement blanchit les concessionnaires. Si concessionnaires accusés ! Ce qui n'est guère le cas. La vox populi étant le seul paramètre et indicateur analytique chez nous, le SIAA-2012 restera dans les annales : toutes les commandes effectuées par les concessionnaires chez les maisons mères sur les nouveautés introduites en Algérie sont quasiment épuisées au 5e jour de cette manifestation. Pensons rationnel et observons juste et comme disait l'adage populaire : “Avec son argent, le client est roi”. Mais, faut-il le savoir, le vendeur n'est pas sa reine ! F. B.