Résumé : Masilva travaille et vit à Alger, chez son oncle. Sa cousine tente d'en savoir plus sur l'identité de son ami. Un journaliste qui a fui le pays. Il lui manque beaucoup, plus qu'elle n'ose le dire… Résumé : Masilva travaille et vit à Alger, chez son oncle. Sa cousine tente d'en savoir plus sur l'identité de son ami. Un journaliste qui a fui le pays. Il lui manque beaucoup, plus qu'elle n'ose le dire…Djamel habitait Bab El-Oued avant son départ pour la Belgique. Il avait failli payer de sa vie ses services rendus à la télévision. Au début, il passait les nuits chez des amis ou à l'hôtel. Au bout de quelques mois, à ne plus avoir de vie, de famille, d'intimité, il avait décidé de partir. Il avait eu la chance de trouver un poste dans l'audiovisuel, chez un privé. Il collaborait dans un hebdomadaire culturel. Il était revenu deux fois depuis. Il ne tardait pas, juste une semaine ou deux. La seule personne qu'il voyait était Masilva. Pour voir sa famille et ses amis, il aurait fallu qu'il les mette au courant de sa venue au pays. S'il venait, c'était pour elle. Ils s'aiment tellement. Mais qui sait comment leur histoire d'amour se terminerait ? Elle ne pouvait pas le rejoindre en Belgique. Du moins, pour l'instant… Sa cousine Warda continuait à la presser de partir en vacances. - Tu devrais suivre mon conseil, insista-t-elle. C'est uniquement pour ton bien que je te propose d'aller à la campagne. Cela te changera de la monotonie d'Alger ! - C'est vrai que je suis à bout, reconnut Masilva. Et j'ignore si des vacances peuvent changer quoi que ce soit… En tout cas, merci de t'inquiéter pour moi ! - Il le faut bien, murmura Warda. Depuis que tu es arrivée ici, tu te négliges… Tu travailles comme une acharnée pour aider ta famille et pour oublier ton ami ! Tu ne devrais pas… Papa et maman sont de mon avis ! - Ah ! - S'ils ne t'ont rien dit, c'est pour que tu ne te fasses pas d'idées, poursuivit la cousine. Ils craignaient que tu ne le prennes mal… Ils ne veulent pas que tu crois qu'on t'invite à partir, pour de bon ! - Un jour ou l'autre, ça arrivera ! dit Masilva. Dans un mois, dans un an… Enfin, je reconnais que je suis une invitée qui s'est mise à l'aise ! Warda ne répondit rien. Elle ne lâcha pas son idée de vacances. - Ce sera juste pour quelques jours ! - Oui. C'est tentant ! - Tu pourras prendre la voiture… Pas celle de papa mais la mienne, puisque je ne m'en sers pas ! C'est plus pratique pour se rendre à la campagne. Ainsi tu pourras revenir quand tu veux ! Masilva venait d'écarquiller les yeux, n'en revenant pas devant sa gentillesse. Elle l'avait toujours connue égoïste et jalouse. Pourquoi ce revirement ? - Si papa est d'accord, je t'accompagnerai ! ajouta Warda, l'empêchant de se poser d'autres questions sur son comportement. C'est d'accord pour les vacances ? - Oui. Je vais déposer ma demande dès demain, répond Masilva en hochant la tête. Sans y réfléchir, elle venait d'accepter. Elle ne comprit pas pourquoi elle eut un pincement au cœur. Comme si elle venait de faire une erreur… Le lendemain, elle put obtenir sans aucune difficulté un congé de deux semaines. Elle aurait pu avoir tout un mois mais elle projetait de se rendre en Tunisie l'été prochain. Sa cousine décida de l'accompagner. Masilva prépara un petit sac de voyage et profita de la fin de la journée pour sortir acheter des cadeaux. Même Warda en avait préparé pour ses parents. - C'est trop de ta part, lui dit-elle. - Non, c'est avec plaisir, répliqua Warda. J'ai hâte d'être là-bas… Ils me manquent… Le fait de partir uniquement avec sa cousine donnait un goût d'aventure à leurs vacances à la campagne. Seulement au petit matin, son père se trouva mal. Il lui demanda de rester. - Maman prendra soin de toi, lui dit-elle, refusant de renoncer à son voyage. Mais son père avait secoué la tête. - Tu resteras parce que j'ai besoin de toi, à la boutique… Quelqu'un doit garder un œil sur les employés, dit-il. Tu es la seule en qui je peux faire confiance ! - C'est la première fois que tu vas me confier cette tâche, remarqua-t-elle. - Il est temps que tu deviennes responsable, répliqua son père. Tu es mon unique enfant et je pense que tu es capable de gérer la boutique en mon absence ! Je ne suis pas éternel… - Tu m'en demandes trop, lui dit-elle doucement. Elle avait préféré abandonner les études parce que les mathématiques lui avaient toujours posé de graves problèmes. - Tu devrais confier cette tâche à quelqu'un d'autre ! Je ne crois pas être à la hauteur ! - Je sais que tu peux l'être, rétorqua son père, lui donnant plus d'assurance. Avec le temps, tu comprendras tout… - J'essayerai de ne pas te décevoir, lui promit-elle, le cœur serré, devinant que son père était certain qu'elle ne se marierait jamais et qu'il lui fallait un travail pour l'occuper et lui assurer une entrée d'argent. Certes, il pourrait le demander à Masilva de le faire, mais il connaissait la jalousie légendaire de sa fille, et c'était pour qu'elle comprenne qu'elle pouvait être indépendante et assurer l'avenir de son commerce lorsqu'il voudra se retirer. (À suivre) A. K. Vos réactions et vos témoignages sont les bienvenus : [email protected]