Depuis la création de l'Orchestre philharmonique des Aurès, en 1987, notre interlocuteur a réalisé de nombreux projets originaux. Dans cet entretien, il revient sur la formation de l'orchestre qu'il dirige depuis la fin des années 1980 ainsi que sur les difficultés auxquelles il se heurte. Liberté : Pourriez-vous nous présenter, même brièvement, l'orchestre philharmonique des Aurès ? Hanafi Meliani : L'idée de créer un orchestre m'est venue à l'ouverture de l'institut. Après la création d'une chorale polyphonique, entre 1987 et 1988, il y a eu des petits ensembles de trio et de quatuor. Ensuite l'orchestre a progressé et s'est étoffé d'instrumentistes, pour compter finalement une cinquantaine de musiciens et devenir un véritable orchestre spécialisé dans l'exécution de la musique universelle, musique traditionnelle et polyphonique. Créé à la fin des années 1980, l'orchestre philharmonique des Aurès a officiellement entamé son activité au cours du mois de mars 1990. Depuis, notre orchestre, constitué de 50 instrumentalistes, s'est imposé par l'enrichissement de son répertoire musical et la régularité de ses représentations aussi bien à Batna que dans d'autres villes du pays. Vous avez souvent affiché votre mécontentement quant à une marginalisation de l'orchestre philharmonique des Aurès. Les choses ont-elles changé ? Malheureusement, la situation n'a pas changé d'un iota. L'exclusion persiste. Il faut dire que l'orchestre philharmonique des Aurès souffre de marginalisation et manque de soutien financier. De nombreux musiciens ont carrément émigré sous d'autres cieux pour exercer leur talent et gagner leur vie, ou ils ont complètement décroché en choisissant d'autres professions, parce que la leur ne les nourrit pas. La situation de la plupart des instrumentistes n'est pas reluisante. L'orchestre n'est pas financé par rapport à ses réels besoins. Qu'en est-il dans ce cas de l'aide financière qu'a reçue votre orchestre ? Le P/APC de Batna nous a bel et bien accordé un montant de 250 000 DA, mais cette somme est insignifiante pour payer une cinquantaine de musiciens et une vingtaine de choristes. Cette aide financière nous a juste permis de préparer un concert à l'occasion du cinquantième anniversaire du 19 Mars. Nous demandons une aide conséquente pour développer et promouvoir la musique universelle, la musique traditionnelle et polyphonique dans les Aurès, et par la même occasion permettre la stabilisation, ou encore mieux l'augmentation de l'effectif. Nous avons appris que, prochainement, l'orchestre philharmonique des Aurès se transformerait en orchestre symphonique de l'Est… Pour le moment, rien n'est officiel. Des promesses ! Nous avons tout de même un orchestre formé des quatre familles d'instruments, à savoir cors, bois, cuivres et percussions. b. b.