Le retour de l'USC parmi l'élite a généré une situation d'euphorie générale dans le club. Ce retour, mérité du reste, a optimisé les qualités physiques et morales des joueurs qui se donnent à fond pour prouver leur valeur et justifier le fait que leur position au classement est loin d'être usurpée. La série impressionnante de résultats positifs, quatre victoires à l'extérieur, est là pour témoigner de cet état de fait. Paradoxalement, l‘équipe a perdu presque autant de matchs, 32 au total, à domicile, ce qui laisse perplexes beaucoup de gens et même les plus avertis. À commencer par Gigiu, l'entraîneur roumain de l'USC, qui justifie — Interview du journal Liberté du mardi 25.11.2003 — les deux premières défaites par le mauvais arbitrage (USC-MCA) et l'état défectueux du terrain (USC-CRB) et, enfin, pour cause de fatigue (USC-JSK) pour la troisième. Si pour les deux premières défaites, les raisons invoquées par Gigiu peuvent paraître subjectives, il n'en demeure pas moins que la raison de fatigue évoquée au niveau de la 3e défaite est tout à fait objective. En effet, même si l'on admet que l'USC a, dans l'ensemble, négocié positivement ses trois dernières sorties que je qualifierai de marathoniennes, face à de grosses cylindrées que sont l'ESS, le WAT (déplacement d'une extrémité à l'autre du pays) et la JSK, il faut avouer qu'elle a dû payer cash ses efforts devant cette dernière dans la mesure où elle a été soumise à un rythme infernal, voire inhumain, considérant la courte période de 8 jours impartie pour les 3 matches, d'une part, et le jeûne du mois de ramadan, d'autre part. Dans son approche technique, Gigiu parle de joueurs qui savent appliquer la défensive dans les plans de jeu mis en place à l'extérieur. Pour un entraîneur, il est, en effet, admis qu'il est plus facile d'organiser le placement d'une équipe sur le plan défensif que d'animer un déplacement au niveau offensif qui nécessite un travail de longue haleine et qui dépend de plusieurs facteurs extérieurs difficilement maîtrisables par lui (organisation de l'équipe adverse, situations de jeu mouvantes, ballon animé, culture technico-tactique des joueurs, valeurs individuelles, arbitrage, etc.). À mon sens, le nouveau rôle de prétendant au titre (3e au classement général) pèse lourdement sur les épaules des joueurs qui n'étaient visiblement pas préparés à ce scénario, et la hantise de la défaite à domicile, s'est ancrée dans leur esprit et est devenue traumatisante. La crainte de mal faire, peut-être aussi quelques excès de confiance dans la mesure où à domicile on attaque sans retenue de façon suicidaire, laissant de grands espaces à l'adversaire dans les situations de contre sont aussi autant d'arguments défavorables pour la bonne marche de l'équipe. M. H.