Un terroriste présumé, l'Algérien Mahjoub Abderrazak, a été arrêté, hier, par la police allemande, sur demande de la justice italienne, a annoncé une porte-parole de la police de Hambourg (nord). Le parquet de Milan (Italie) avait annoncé un peu plus tôt qu'un juge avait ordonné l'arrestation de cinq personnes, dont Mahjoub Abderrazak, accusées d'avoir recruté des kamikazes pour des actions suicide en Irak. Soupçonné par la justice allemande d'avoir préparé des attentats à l'explosif contre des infrastructures touristiques de la Costa del Sol en Espagne, Abderrazak avait été arrêté en juillet dernier à Hambourg (Nord). Les autorités locales l'avaient libéré un mois plus tard faute de preuves suffisantes, tout en assurant que “l'enquête se poursuivait”. L'Italie considère Abderrazak comme un membre important du réseau terroriste Al-Qaïda dirigé par Oussama Ben Laden et l'accuse d'avoir organisé “une cellule opérationnelle insérée dans une organisation transnationale coiffée par Abou Moussab al-Zarkaoui”. Les Etats-Unis soupçonnent ce dernier, un Jordanien, d'avoir servi de lien entre Al-Qaïda et l'ex-dictateur irakien Saddam Hussein. Cette cellule aurait, selon les Etats-Unis, transféré d'Afghanistan vers le nord de l'Irak les camps d'entraînement pour les terroristes spécialisés dans les produits chimiques. Lors de la libération du détenu en juillet, le porte-parole du parquet de Hambourg, Ruediger Bagger, avait déclaré que la justice allemande n'était pas en mesure de confirmer ces soupçons. Entre-temps, les services antiterroristes italiens ont transmis à leurs collègues allemands leurs écoutes sur le rôle présumé d'Abderrazak dans le recrutement des terroristes d'Al-Zarkaoui. À en croire l'hebdomadaire allemand Focus, Abderrazak aurait eu des contacts avec l'entourage des kamikazes des attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis, qui avaient été préparés par la “cellule de Hambourg”, base arrière des kamikazes. Selon la justice italienne, la cellule islamiste démantelée vendredi matin, dont le siège était à Milan mais qui avait des ramifications dans toute l'Italie du nord, avait pour objectif de recruter des kamikazes pour l'Irak. Avant d'arriver en Irak, ces militants ont fait des étapes dans des camps d'entraînement en Syrie, gérés par un certain mollah Fouad, ou en Turquie, en particulier dans la région d'Istanbul.