L'hospitalité et la bienfaisance, devises connues des populations de Tiaret, viennent de se confirmer encore une fois, suite au renversement avant-hier, à Guertoufa, d'un bus en provenance de Hassi Messaoud, faisant 19 morts et une trentaine de blessés. Une catastrophe, considérée comme la plus meurtrière dans la région, qui a interpellé tout le monde, éveillant ainsi un grand et spontané élan de solidarité citoyenne. En effet, juste après l'accident, les riverains du lieu du drame, résidants d'une ferme, se sont aussitôt mobilisés pour évacuer les victimes en attendant l'arrivée des ambulances en faisant usage de leurs tracteurs et autres moyens de bord. L'engagement sensiblement remarquable est celui dont ont fait montre les jeunes, pour la plupart des étudiants, de l'association Nass El-Khir, dont l'action s'est poursuivie durant toute la journée, tant au niveau du lieu de l'accident qu'à l'hôpital. Ces derniers se sont distingués au niveau de la structure hospitalière où ils se sont présentés au chevet des malades auxquels ils ont offert de l'eau minérale, des fruits et… même des sous-vêtements. Dans la foulée, ces derniers ont même pris en charge l'achat des linceuls pour certaines victimes. Ces jeunes bénévoles se sont présentés à la direction de l'hôpital pour afficher leur disponibilité à laver les cadavres et donner du sang pour les blessés. Plus loin, l'un d'eux, rencontré à l'hôpital en début de soirée, soulignera que lui et ses camarades se trouvent sur les lieux pour répondre aux besoins des blessés en se portant même volontaires à assurer leur garde durant la nuit. Néanmoins, la mobilisation des corps médical et paramédical, ainsi que celle des psychologues qui ont occupé la cellule de crise pour consoler les familles et proches des victimes est à répertorier. Dans le même contexte, le directeur de l'hôpital nous a affirmé avoir pris toutes les dispositions pour prendre en charge les parents et proches des victimes venus de loin et qui ne pouvaient rentrer chez eux. “Nous avons sollicité la collaboration du directeur de l'ITE Ibn Rochd qui a répondu à notre appel, en mettant à notre disposition cette structure pour héberger et nourrir les personnes venues s'enquérir de la situation des leurs”, avait affirmé ce dernier. R. S