Pour sa dixième édition, le Festival de poésie a accueilli 126 amateurs de poésie, qui ont eu à se relayer pour déclamer leurs poèmes en tamazight, dans ses différentes variantes linguistiques. Le Festival de la poésie amazighe, organisé par l'association culturelle Adrar n'Fad d'Aït Smaïl (Béjaïa), en hommage au grand écrivain Mouloud Mammeri, s'est clôturé dimanche, après trois jours au cours desquels des amoureux de la poésie, venus de différentes régions d'Algérie et même de l'étranger, ont eu à vivre un événement haut en couleur. Pour sa dixième édition, le festival a accueilli 126 amateurs de poésie, qui ont eu à se relayer pour déclamer leurs poèmes en tamazight dans ses différentes variantes linguistiques. La diction s'est faite devant un jury composé d'universitaires spécialistes en la matière : Kamel Bouamara, spécialiste en littérature amazighe, de l'université de Béjaïa ; Allaoua Rabehi, enseignant de linguistique amazighe, et Mahrouche Mohamed L'hacene, chargé de cours au département de langue et culture amazighes. Et pour faire de ce carrefour culturel annuel une occasion de vulgariser la pratique de ce genre littéraire qu'est la poésie, des conférences-débats sur différents thèmes ayant trait à la poésie ont été animées par plusieurs spécialistes. C'est ainsi qu'une conférence intitulée le renouveau lexical dans la poésie kabyle moderne, le cas Tafunast igujilen de Amar Mezdad, a été animé par Mehrouche L'hacene. “Tamedyezt s tmazight (la poésie en tamazight)” a été animée conjointement par Sadi Kaci et Habi Dahbia. Abdelmottaleb Zizaoui, poète du Rif marocain, a animé une conférence sur “la poésie de résistance au Rif marocain”, Mme Boukhellou a traité une œuvre de Mouloud Mammeri dans une conférence intitulée “La colline oubliée : œuvre première et œuvre poétique”, et le chercheur, écrivain et ancien étudiant de Mammeri, Rachid Bellil, a animé une conférence intitulée “Mammeri l'anthropologue”. En plus de la déclamation de poèmes quotidiennement par les participants, des pièces théâtrales, une projection d'un film sur le groupe légendaire les Abranis, et un atelier pour enfant, animé par la Française Suzanne Guhot (une habituée du festival) et Brahimi Zahir, ont été parmi les multiples activités qui ont jalonné l'édition poétique. L'événement rehaussé par la présence du groupe les Abranis, parrain du festival, a vu l'organisation d'un concert animé par cette formation sur l'esplanade de la maison des jeunes, la nuit du 24 mars, devant près de cinq mille personnes, venues de plusieurs régions voisines. Un moment intense où les Abranis ont revisité plusieurs œuvres de leur répertoire, qui ont propulsé la chanson kabyle sur la scène internationale. Comme pour les précédentes éditions, une remise de prix pour les meilleurs œuvres poétiques déclamées a eu lieu à la fin du festival. C'est ainsi que Salim Benkhelifa a été lauréat du premier prix, Karima Touat de Bouzguen du deuxième, et Lkhiyer Brahimi, poète d'Aït Smaïl, du troisième prix. D'autres prix d'encouragement ont été distribués. Ainsi donc, les organisateurs de cet événement ont réussi à en faire un rendez-vous culturel incontournable pour les amateurs du verbe, tout en donnant un cachet particulier à la région. M. A