C'est sous le slogan “la génération Amirouche”, que le comité du village de Tassaft Ouguemoune dans la commune d'Iboudrarène a commémoré le 53e anniversaire de la mort du colonel Amirouche et de son fidèle compagnon Si El-Haouès deux héros de la guerre de Libération nationale tombés au champ d'honneur le 29 mars 1959 à Boussaâda. À l'entrée du village, des banderoles ont été accrochées où l'on pouvait lire “hommage à nos martyrs d'hier et d'aujourd'hui”, “Amirouche une légende à 33 ans” ou encore “Amirouche, stratège et visionnaire”. Au programme, une exposition retraçant la vie et le parcours du colonel Amirouche, une course pédestre, une projection de films vidéo, une conférence-débat animée par des moudjahidine de la première heure et, bien évidemment, une cérémonie de recueillement. Conviés à cette rencontre commémorative, les moudjahidine Aït Ahmed Si Ouali, Si Amar Azouaou et Akli Si Mohand Saïd, digne fils héritier du vaillant et regretté colonel Si Mohand Oulhadj, ont longuement relaté le parcours révolutionnaire du colonel Amirouche et bien d'autres moudjahidine qui ont combattu à ses côtés. Dans la salle de conférences, une immense banderole était également accrochée au mur pour exiger, une fois de plus, toute la “vérité sur la séquestration par l'Etat des corps de Si Amirouche et Si El-Houès”, soit une quête de vérité sur un point noir de l'histoire de l'Algérie d'après-guerre. Aït Ahmed Si Ouali évoquera le rôle joué par le colonel Amirouche dans la sécurisation du congrès de la Soummam, lui qui avait pris l'engagement de protéger cette rencontre en créant des actions de diversion contre l'armée coloniale. “Amirouche était à la fois dur envers lui et envers son adversaire, mais il était tendre envers ses hommes. Il lui arrivait même de préparer à manger pour ses compagnons d'armes car c'était un homme responsable et humble”. L'orateur parlera également du rôle joué par le colonel Amirouche dans la création de la zone VI et de bien d'autres initiatives entreprises par ce grand symbole de la Révolution algérienne. “Il n'était pas seulement un militaire, mais un grand chef d'Etat. On ne peut pas parler de lui sans rendre hommage également à tous nos martyrs et à tous ceux qui continuent de lutter encore pour une Algérie meilleure car le chahid et le moudjahid sont indissociables dans le combat et l'histoire de notre pays”, renchérit l'orateur. De son côté, Si Amar Azouaou et Si Mohand Saïd Akli ont rappelé la dimension historique du colonel Amirouche tout en dénonçant l'engagement du côté français de certains “indigènes harkis notoires et de traîtres bien connus qui ont servi la France notamment lors de la fameuse opération d'infiltration de la ‘bleuite'”. La cérémonie de recueillement et le dépôt d'une gerbe de fleurs ont clôturé hier au monument des martyrs de Tassaft ces journées commémoratives en présence des parents et des proches du chahid colonel Amirouche, de nombreux moudjahidine et des autorités locales telles que le wali de Tizi Ouzou, Abdelkader Bouazghi, le P/APW Mahfoud Bellabès et le nouveau président du RCD, Mohcine Bellabès. K. T.