Cela fait déjà 48 ans, le 29 mars 1959 tombaient au champ d'honneur à Bou Saâda, les colonels Amirouche et Si El Haoues, respectivement commandants des wilayas historiques III et VI. Jeudi dernier, Tassaft Ouguemoune, village natal du Colonel Amirouche, perché sur les hauteurs des Ath Yenni, dans la wilaya de Tizi Ouzou, leur a rendu un vibrant hommage. C'est sous un ciel d'hiver, qu'une cérémonie de recueillement a été organisée au sanctuaire des Martyrs de Tassaft, localité qui a payé un lourd tribut pour la libération du pays, en y laissant plus de 700 de ses valeureux fils. Après le dépôt de gerbes de fleurs et la récitation de la Fatiha à la mémoire des martyrs, en présence des autorités locales, des moudjahidine et de familles de chouhada, des intervenants ont pris la parole pour évoquer le parcours du brave combattant, dont la grandeur n'est plus à démontrer. Tout en rappelant que désormais, l'histoire retiendra que, Amirouche était et demeurera le symbole du sacrifice, les intervenants ont mis l'accent sur le comportement exemplaire du valeureux martyr avec ses djounoud. " Il était toujours le premier à servir et le dernier à se servir ", témoignent des anciens compagnons d'armes. De son coté, le ministre des Moudjahidine saisira cette occasion pour dégager une enveloppe de deux millions de DA qui a sera affectée pour la réfection du cimetière du village de Tassaft. Une enveloppe, qui ne fait que répondre à un engagement fait lors de la commémoration du 47ème anniversaire de la mort des deux héros de la lutte armée de Libération nationale, explique le responsable de wilaya de l'Organisation nationale des moudjahidine, l'ancien Commandant Mohand Ouramdane. Page d'histoire. Amirouche Aït Hamouda de son vrai nom, est né le 31 octobre 1926 au village de Tassaft Ouguemoune, près de Tizi Ouzou. Dans les années 40, il intègre le mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques à l'Ouest du pays et plus précisément à Relizane, ville où il vécut et où il tenait une bijouterie. En 1950, Amirouche se rend en France, pour travailler, tout en y poursuivant son activité politique. En septembre 1954, il regagne le pays pour participer au déclenchement de la lutte armée de Libération nationale. Il rejoint le maquis dans la zone de Aïn El Hammam où il prend la tête du commandement en 1955. Au lendemain de la mort de Mustapha Ben Boulaid, il a été chargé d'une mission, celle de réorganiser militairement la wilaya Une. En 1956, il sera chargé d'assurer la sécurité des membres du congrès de la Soummam. En 1957, Amirouche est promu au grade de colonel et nommé Commandant de la wilaya III historique. Cette promotion est intervenue après que Krim Belkacem et Mohammedi Saïd furent appelés à siéger au Conseil national de la Révolution algérienne. Le 29 mars 1959 Amirouche tomba au champs d'honneur au Djebel Thameur à Bou Saâda lui et ses compagnons, alors qu'il se rendait en Tunisie.