La crise qui secoue le FLN pourrait connaître un répit, le temps d'une campagne électorale et d'une élection décisive. C'est, en tout cas, ce que tentent de faire les initiateurs du “mouvement de réformes et d'unification partisane” un groupe de cadres du parti qui essaye de rapprocher les antagonistes et d'éviter l'éclatement du parti à la veille d'une importante échéance électorale. Il y a lieu de rappeler que les frondeurs, conduits par l'ancien ministre Boudjemaâ Haïchour, sont presque parvenus à rassembler les signatures des deux tiers des membres du Comité central pour exiger la convocation d'une session extraordinaire où le seul point à l'ordre du jour serait le départ de Belkhadem. Jeudi matin, ils ont tenté d'organiser une énième réunion au siège du parti, mais ce dernier a été mis sous scellé. Pour les frondeurs, il n'est pas question d'aller aux élections avec Abdelaziz Belkhadem à la tête du parti. Ce dernier rétorque que rien ne se fera avant les élections. Entre les deux camps, le nouveau mouvement essaye d'éviter le pire et de rapprocher les deux protagonistes. Selon un membre du mouvement, joint par téléphone, les démarches ont commencé en direction des deux parties. “Nous avons rencontré l'ancien ministre M. Haïchour, pendant deux heures et demie. Ce dernier refuse le dialogue. Mais il ne ferme pas la porte.” Quant à Abdelaziz Belkhadem (SG), il est prêt au dialogue et nous a dit clairement : “nous allons au vote, après j'irai au Comité central. Même en cas de victoire, je convoquerai une session extraordinaire du Comité central. Il a promis des réformes après les élections.” Le nouveau mouvement dispose du soutien de 270 kasmas. Il a affirmé que 55 membres du Comité central, qui ont signé la pétition de Haïchour, partagent sa démarche consistant à réunir les militants pour aller en force aux élections. À partir d'aujourd'hui, des groupes de jeunes militants sillonneront le pays à la rencontre des militants au sein des kasmas. Ils commenceront par Aïn Témouchent, Aïn Defla, Tizi Ouzou et Béjaïa, avant de toucher le reste du pays. Pour les initiateurs du mouvement, cette action vise à rassurer les militants de base, qui ne comprennent pas trop ce qui se passe au sommet et qui s'inquiètent à quelques jours du début de la campagne électorale. Dans son bras de fer avec les frondeurs, Abdelaziz Belkhadem vient de gagner un répit qui pourrait lui sauver la tête. Le dernier sondage publié par notre confrère El Watan, donnant le FLN en tête, lors des législatives, conforte le patron du FLN et fait planer le doute chez ses adversaires. Un répit qui devrait permettre au parti d'entamer sa campagne électorale dans la sérénité, en attendant la prochaine réunion du Comité central. A B