Il s'agit d'un projet de décret exécutif portant les cotisations à 13,25% pour les journalistes pigistes non affiliés à la Sécurité sociale et à 2,75% pour ceux déjà assurés par ailleurs. Le passage, hier, de Tayeb Louh, ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, sur les ondes de la Radio nationale (Chaîne 1) aura apporté son lot de nouveautés sur bien des questions dont notamment celle liée à la presse. Il en ressort, en substance, une diminution significative pour ce qui est des cotisations à la Sécurité sociale exprimée en deux déclinaisons. La première concerne les journalistes pigistes non affiliés à la Sécurité sociale pour lesquels les organes de presse sont tenus de verser une cotisation brute mensuelle de 13,25% au lieu de 34,5. La seconde concerne la catégorie de journalistes pigistes et collaborateurs de presse pour lesquels les entreprises de presse sont tenues de verser une cotisation de l'ordre de 2,75%. “Il s'agit de soulager la presse de certaines charges afin de promouvoir la profession et lui permettre de recourir à des compétences externes”, a déclaré le ministre, mettant ainsi à plat un conflit qui a opposé la Cnas à certains journaux et qui, à terme, aurait porté préjudice à toute la corporation. “Le document est prêt au niveau du département et sera remis dès demain au secrétariat général du gouvernement (SG) pour suivre le cheminement habituel”, a indiqué le ministre, abordant également un nouveau régime de protection sociale pour les artistes qui verra bientôt le jour. Autre nouveauté qui retient, indéniablement, l'attention de tout un chacun concerne le remboursement (tiers payant) non seulement des médicaments comme il est d'usage actuellement mais aussi des analyses et dont l'application interviendra incessamment. “Cela se fera au terme de conventions signées avec des laboratoires d'analyses qui obéissent aux normes internationales”, précisera le ministre, annonçant à l'occasion, que les citoyens n'auront plus, à l'avenir, à payer directement leurs consultations médicales avec, cependant, une indication de taille. “Nous ne pouvons obliger aucun de s'en tenir à un prix précis pour la consultation.” “Cela se fera grâce à un accord préétabli entre la Cnas et le médecin et cela ne peut être que dans l'intérêt du citoyen.” Le code de travail en cours de maturation parlera, quant à lui, à travers différents articles de la promotion, des droits des travailleurs et des droits syndicaux qui ont été cités par l'orateur. Il est question, à ce propos, de l'élargissement de l'assurance pour les chômeurs qui n'avaient que des contrats à durée déterminée (CDD), de l'interdiction de fumer sur les lieux de travail et de la protection de la femme active. À la question relative aux travailleurs de l'éducation, M. Louh rappellera que “le nouveau statut de la Fonction publique (2006) a été suivi d'une revalorisation salariale, dès 2008, oscillant entre 50 et 70% propulsant ainsi la masse salariale des fonctionnaires de 1 126 à 2 850 milliards de DA pour l'exercice 2012”. Et d'expliquer que cela s'ajoute aux augmentations opérées au secteur économique et les retraites. “Il ne faut pas que cette revalorisation soit vaine et pour cela nous devrons maîtriser les prix pratiqués”, insistera le ministre, interpellé par ailleurs sur le dossier de l'emploi. Pour étayer ses propos, Tayeb Louh s'appuiera sur des données chiffrées illustratives à plus d'un titre. “Entre 2009 et 2011, pas moins de 1 200 jeunes ont été employés et jusqu'au jour d'aujourd'hui, nous avons créé 2 383 133 postes de travail, ce qui nous rapproche sensiblement de l'objectif tracé qui tend à atteindre les 3 millions à l'horizon 2014”, dira le ministre, citant tour à tour, les différents mécanismes et autres mesures mis en place à travers, entre autres, la promotion des investissements pourvoyeurs de postes d'emploi permanents. L'autre chapitre sur lequel Tayeb Louh s'est prononcé porte sur la collaboration entre l'Algérie et l'OIT, notamment pour ce qui est de l'Ecole supérieure de la Sécurité sociale qui devra non seulement former des Algériens mais aussi des Maghrébins et les ressortissants des pays africains francophones. N S