Les services de l'ONA ont conclu que les sept caniveaux de la cité ne sont pas raccordés au collecteur principal, distant à peine d'une quinzaine de mètres. Le suivi des services techniques de certains secteurs souffre de carences et de défaillances intolérables lors de la réalisation de projets payés rubis sur l'ongle. Une fois achevés, ces derniers dévoilent des anomalies qui pénalisent la quiétude et la qualité de vie de leurs occupants qui vivent désormais le calvaire. Dans ce contexte, les 75 logements participatifs pilotés par l'EPLF de la wilaya d'El-Tarf et dont le maître de l'ouvrage est la Dlep de Guelma, réalisés par une entreprise de travaux publics à la cité des Frères-Rahabi, quartier périphérique du chef-lieu, ont mis à nu des imperfections dans la conception et surtout une omission relative au raccordement du réseau d'évacuation des eaux usées. Un jeune père de famille, cadre dans une entreprise nationale, s'est rapproché de Liberté pour dénoncer ces agissements graves. “Au prix de grands sacrifices financiers, j'ai acquis un F3 en adhérant à la formule du logement social participatif, et notre attente a été marquée par de multiples retards, puisque nous n'avons occupé notre appartement que l'année dernière. Cependant, les sept bâtiments, abritant les 75 logements, sont à présent cernés par les eaux usées provenant des sept caniveaux se trouvant à l'entrée de chacun d'entre eux. Depuis deux semaines, nous vivons au milieu des immondices, des eaux usées, car le système d'évacuation est inopérant. Nous avons fait appel aux services de l'Office national d'assainissement de notre wilaya qui a dépêché une équipe d'ouvriers. Ces derniers ont travaillé d'arrache-pied et ont fait une découverte inédite : les sept caniveaux rejettent leurs eaux usées dans la nature, car ils ne sont pas raccordés au collecteur principal, distant à peine d'une quinzaine de mètres !”, dira-t-il. Nous nous sommes rendus sur les lieux et nous avons constaté de visu l'état de déliquescence dans lequel est plongé cet espace résidentiel qui empeste des odeurs insoutenables. Les résidents que nous avons rencontrés sont indignés par cette situation qui perdure et qui favorise la recrudescence des rats d'égout qui infestent les parages et font des incursions dans les cages d'escalier, créant la panique chez les habitants. Les moustiques qui ont trouvé un terreau idéal pullulent et agressent la qualité de vie des familles qui vivent cloîtrées. Notre accompagnateur nous révèle que des correspondances ont été adressées cette semaine aux autorités locales et à tous les responsables concernés pour dénoncer la gravité de la situation vécue. Le directeur de l'EPLF d'El-Tarf, contacté par les résidents concernés, s'est déplacé en début de semaine et a été ahuri, semble-t-il, en constatant l'absence totale de raccordement au réseau principal. Selon notre interlocuteur, il aurait décidé sur-le-champ de faire appel à une entreprise de travaux publics pour remédier à cette défaillance technique. En dépit des recommandations perpétuelles des pouvoirs publics, certaines entreprises de réalisation font preuve de laxisme, de laisser-aller et de négligences graves. Le contrôle est mis à l'index, car certains bureaux d'études et services techniques ne remplissent pas leur mission. Des sanctions sévères seraient la solution idoine pour mettre fin à ces dérives. H B