En l�espace d�une d�cennie, la ville de B�char a grandi remarquablement. Par de nouvelles zones d�habitations et de lotissements cr��s sans discernement durant les ann�es 1990, la superficie de la cit� a doubl�. L�anarchie qui s�vit dans le domaine urbanistique est consid�rable. Cette anarchie est le r�sultat d�une gestion catastrophique du foncier par l�agence fonci�re et l�APC. Cette situation a fait le bonheur de quelques responsables. Certains membres et officiers des services de s�curit� et magistrats �taient directement impliqu�s dans la sp�culation, utilisant des pr�te-noms et d�autres proc�d�s malhonn�tes. Ils ont instaur� l�impunit� pour les sp�culateurs. La ville de B�char a �t� transform�e en un gigantesque village de 165 000 habitants. Les nombreuses protestations �crites des citoyens � propos d�accaparement de places publiques, d�espaces verts et d�aires de jeux, sont rest�es vaines. Dans cette anarchie, le r�seau d��vacuation des eaux us�es, lui, s�est d�velopp�, au rythme de l�accroissement de la ville, d�une fa�on h�t�rog�ne. Il comporte des parties qui sont en bon �tat et d�autres tr�s v�tustes dont le renouvellement s�impose et est en train de se concr�tiser en fonction des montants allou�s annuellement dans le cadre des diff�rents plans de d�veloppement. Le r�seau de la ville de B�char est du type pseudos�paratif. �Un r�seau unitaire n�cessite, en effet, des diam�tres de conduite tr�s importants ainsi que la r�alisation d�ouvrages sp�ciaux que la faible pluviom�trie de cette r�gion du sud ne saurait justifier�, explique M. Abbouni, directeur de l�hydraulique, l�ensemble du r�seau d��gouts de B�char totalise une longueur de 208 049 m�tres lin�aires dont 36013 en r�seau primaire et 172 036 en r�seau secondaire variant du diam�tre 400 mm au diam�tre 1 250mm. Selon notre interlocuteur, ce r�seau est r�parti suivant la nature des mat�riaux comme suit : 154 964 ml en amiante-ciment, 37 117 ml en PVC, 7 828 ml en b�ton arm� ordinaire (CAO) et 8 140 ml en b�ton arm� pr�contraint (CAP). Le r�seau d��vacuation des eaux pluviales, quant � lui, est constitu� de 2 969 ml (deux dorsales) et d�une station d��puration obsol�te. Cette derni�re a �t� r�alis�e en 1974, sur les PCD (Plan communal de d�veloppement). Elle se trouve � l�arr�t et abandonn�e depuis de longues ann�es. Actuellement elle est d�pass�e tant du point de vue capacit� que du point de vue implantation. Les statistiques �tablies par les services de l�hydraulique montrent que sur l�ensemble du r�seau de la ville, 33 % � moins de 5 ans d��ge (soit 69 km), 21 % entre 5 et 10 ans (soit 44 km), 34 % entre 10 et 15 ans (soit 71 km) et 12 % d�passent les 15 ans. Il faut rappeler que les collecteurs principaux qui longent les deux rives de l�ouest qui traversent la ville fuient de partout. Une partie des eaux us�es est d�vers�e dans le lit de cette rivi�re, ce qui constitue, une v�ritable menace pour la sant� publique et pour l�environnement. Les services de l�hydraulique ont toutefois relev� de nombreuses anomalies sur ces collecteurs. Selon eux, il existe tout d�abord une discontinuit� dans ces collecteurs au niveau de Ouakda, quartier situ� au nord de la ville. A cet endroit, le terrain est rocheux. Aussi, l�ouvrage de travers�e du collecteur � Ouakda toujours, a subi d�importants d�g�ts lors des crues � cause de l�extraction illicite de sable, ce qui a provoqu� un tassement par endroit, entra�nant un changement de pente du collecteur. L�op�ration de r�habilitation a �t� inscrite sur les PCD, � moins qu�elle ne serve comme celle des locaux administratifs, � d�autres fins. On a appris �galement que les parcs des unit�s EMIS, Enahya, ETHB, ainsi que la caserne de la garde communale ne sont pas raccord�s au r�seau et d�versent leurs eaux dans la nature. En ce qui concerne le collecteur de rejet des 70 logements (de fonction), il se trouve, dans un �tat de d�laissement total. Bien que r�alis� r�cemment (2002), les regards de visite sont satur�s, remplis de d�tritus et de gravats, entra�nant un �coulement tr�s faible ce qui provoque des d�bordements et des rejets directement dans le lit de l�oued. Cette situation, faut-il le souligner, profite � ces riverains qui n�h�sitent pas � irriguer leur jardin par ces eaux pollu�es. Le d�versoir d�orage situ� � proximit� du cimeti�re de Sid El Bachir, repr�sente, d�apr�s M. Abbouni, le troisi�me plus important d�versement des eaux us�es dans le lit de l�oued. Pour pallier ces d�faillances, la direction de l�hydraulique avait propos� une s�rie d�actions aux collectivit�s locales. Entre autres, M. Abbouni leur sugg�re de contraindre les entreprises EMIS, Enahya, ETHB et les responsables de la garde communale � proc�der au raccordement de leur unit� au r�seau. Il leur demande �galement de curer, nettoyer et d�boucher les collecteurs des 70 logements, de confectionner et mettre en place des tampons en fonte, de d�placer les �curies et bergeries existantes et concentr�es le long de l�oued, en dehors de la zone urbaine. Sera-t-il entendu ?