L'annonce de la naissance du Conseil du mouvement associatif se fera en principe, aujourd'hui, par les représentants de quelque 200 associations sociales, culturelles et sportives. À l'issue d'une série de consultations entre quatre principales organisations fédératrices de ce mouvement, ledit conseil, sera ainsi installé dans le seul objectif “d'unifier l'action et les efforts des acteurs sociaux sur la scène locale”. C'est du moins la version officielle avancée par les concernés mais qui cachent mal des intentions, voire des ambitions, dans un contexte pré-électoral avéré. Preuve est que l'une des instigatrices de cette entreprise, qui n'est autre que la Coordination du mouvement associatif, croise, depuis quelque temps le fer, pour une question du leadership, avec la Coordination des comités de soutien à Bouteflika du ministre Boudjemaâ Haïchour. Dans l'incapacité de se regrouper sous la même bannière, les partisans du Président-candidat se sont livrés à des hostilités qui se sont soldées par une confrontation musclée et par l'annulation d'un meeting populaire. Même la récente visite du ministre de la poste et des technologies de l'Information, Amar Tou, échouera dans sa tentative de fédérer les deux camps. Selon certains observateurs, à travers ledit conseil, le mouvement associatif tente de tirer son épingle du jeu en s'imposant en tant qu'unique interlocuteur de l'administration et du clan présidentiel. D'autant que ses figures de proue ont eu à plusieurs reprises des contacts avec les émissaires du Président dont son frère Saïd ou encore Djamel Ould Abbès, ministre de la Solidarité qui a effectué, dernièrement, deux déplacements à Constantine. Pas plus tard que le mois écoulé, les mêmes animateurs remettront au président Bouteflika, lors de son passage dans la capitale de l'Est, en date du 3 novembre, une liste de 160 associations, toutes acquises à un second mandat. Avec une représentativité de plus de deux tiers des composantes du mouvement associatif, ce conseil aura de fortes chances de détrôner l'actuelle Coordination des comités de soutien, drivée par les proches de Haïchour. Sa légitimité, s'il en est, se nourrit des accointances avec les “redresseurs” les plus influents sur la scène locale. Cet organisme, dont la finalité ne trompe plus personne, servirait, à s'y méprendre, de creuset à toutes les mouvances pro-Bouteflika. Qu'il s'agisse du vocable conseil ou de celui de comité, la sémantique sera tôt saisie… N. D.