L'enlèvement dont a fait l'objet, mercredi dernier, le jeune entrepreneur de Souk El- Tenine, Omar Rabahallah, n'a pas laissé indifférents les habitants de sa région natale. Le travail de mobilisation mené par la cellule de crise née au lendemain du rapt d'Omar, qui passait hier sa 8e journée de captivité, a obtenu l'adhésion quasi totale de la population. En effet, la première action initiée dans le sens de sa libération a été une totale réussite. Selon ses initiateurs, le suivi a été de 100%. La population de Maâtkas a répondu comme un seul homme à l'appel de la coordination des comités de village de Sidi Ali-Moussa qui ont décidé d'une grève générale ce lundi, pour “exiger la libération saine et sauve et sans condition de Omar Rabahallah”, comme peut-on le lire dans l'appel placardé à travers tout le territoire de la région. Les deux chefs-lieux des communes de Maâtkas et Souk El-Tenine étaient transformés en villes mortes. Aucun commerce n'a ouvert ses portes, aucune administration ou école n'a fonctionné. Lycéens, collégiens, stagiaires et écoliers ont déserté leurs établissements, en guise de solidarité avec la victime et sa famille, mais aussi et surtout pour “le revoir sain et sauf au milieu de ses enfants et de tous ceux qui l'aiment”, dit-on à tout coin de rue. Condamnation unanime et soutien total à la famille de la victime. La consternation est générale. Les discussions ne tournaient qu'autour de cet enlèvement et de ce phénomène qui frappe la région déjà meurtrie par le terrorisme, le banditisme et le sous-développement. “On n'arrive pas à comprendre comment et pourquoi notre daïra, l'une des plus pauvres au niveau de la wilaya, soit la cible préférée des kidnappeurs”, commente un habitant au milieu d'un groupe de personnes, rencontrées sur place et qui tentent de cerner les éventuels motifs qui pourraient motiver de tels agissements. La même indignation et sentiment de révolte étaient perceptibles chez tous les citoyens, décidés à maintenir la pression jusqu'à la libération du jeune entrepreneur. Pour maintenir la mobilisation et accentuer la pression justement, une réunion de la coordination des comités de village de Sidi-Ali Moussa élargie aux autres comités de la commune de Souk El-Tenine et quelques-uns de la commune de Maâtkas a eu lieu hier à 10h au niveau du foyer de jeunes de Souk El-Tenine. Les intervenants, dans leur totalité, ont condamné l'acte et exprimé leur solidarité avec la famille. La cellule de crise, à qui d'ailleurs le soin du choix des actions à entreprendre a échu, ainsi que les présents ont tous recommandé la sagesse et le sens de responsabilité qui doivent prévaloir dans la prise de décision pour préserver la vie du jeune Omar, surtout, ont soutenu certains intervenants, “que cela intervient dans un moment sensible, mais tout en délivrant un message fort aussi bien en direction des ravisseurs, quelle que soit leur obédience, et qui doivent comprendre qu'ils sont tenus de libérer l'otage le plus vite et sans condition, qu'en direction des autorités pour assumer leurs responsabilités quant à la protection des biens et des personnes”. À travers leurs propos, ces intervenants faisaient, il y va sans dire, allusion au climat sécuritaire de plus en plus en dégradation qui prévaut dans la région et les enlèvements à répétition qui visent de paisibles citoyens. “On veut normaliser la situation de violence et d'insécurité. Ce que nous n'acceptons pas”, dira d'ailleurs en ce sens un des intervenants. Enfin, nous apprenons que la cellule de crise a retenu comme prochaine action la tenue d'un rassemblement à la placette de Souk El-Tenine et d'une demi-journée de grève pour jeudi prochain. B. R.