Le candidat socialiste à la présidentielle, François Hollande, a estimé hier qu'il n'y avait “pas trop d'immigrés en situation légale” en France, comme le répète son adversaire le président sortant Nicolas Sarkozy, mais “trop d'immigrés en situation irrégulière”. Interrogé sur le fait de savoir s'il y avait “trop d'immigrés en France”, M. Hollande a répondu : “Il n'y a pas trop d'immigrés en situation légale” mais “il y a trop d'immigrés en situation irrégulière”, sur la radio RMC et la télévision BFMTV. “Nous ne pouvons pas accepter que des hommes et des femmes, même mus par la détresse et par la misère, viennent s'installer sur notre territoire sans avoir les conditions légales d'y être accueillis”, a ajouté le socialiste, favori du second tour dimanche de l'élection présidentielle, contre Nicolas Sarkozy. François Hollande, qui affirme régulièrement qu'il ne veut pas “mettre l'étranger au cœur de cette campagne”, alors que “la question principale, c'est le chômage, le pouvoir d'achat, la lutte contre les inégalités”, avait jusqu'à présent refusé de répondre à cette question. Mardi, Nicolas Sarkozy avait répété qu'il y avait, selon lui, “trop” d'immigrés en France et que le système d'intégration à la française ne fonctionnait pas, promettant s'il était réélu de diviser par deux le nombre d'immigrés accueillis légalement chaque année dans le pays. Selon M. Hollande, l'objectif du président sortant de réduire de 200 000 à 100 000 le nombre d'étrangers entrant légalement sur le territoire chaque année relève de “l'incantation”. Concernant l'immigration illégale, François Hollande a prévenu que les éventuelles régularisations de sans-papiers se feraient après des examens au cas par cas. Interrogé sur le nombre d'années de présence en France nécessaires pour être régularisé, il a répondu : “Cinq ans de présence continue sur le territoire, et avoir une promesse de travail.” Il a aussi cité “ceux qui ont un enfant scolarisé depuis 5 ans”. Réaffirmant qu'il maintiendrait quelque 30 000 régularisations par an s'il était élu, il a assuré qu'elles se feraient sur des “critères” qui “seront les mêmes pour tous” et que “ça ne sera pas de l'arbitraire”. R. I./Agences