La coordination intercommunale de la wilaya de Béjaïa (CICB) a repris, ce week-end au Centre culturel d'Akbou, les travaux de son conclave extraordinaire laissé ouvert depuis lundi passé et ce, afin de passer en revue toutes les questions liées à l'actualité sociopolitique, notamment les derniers développements qu'a connus la crise de Kabylie. Au cours des débats en plénière, des délégués représentant pas moins de 23 communes ont tenu à relever le contexte particulier que traverse le pays. “Celui-ci est caractérisé par l'escalade sans précédent de manipulations, diversions, intox, manœuvres, harcèlements policiers et judiciaires (...) pour étouffer toute voix d'expression démocratique garantie pourtant par la Constitution, chartes et conventions internationales ratifiées par l'Algérie, à l'exemple des droits de la famille éducative, des journalistes et citoyens bafoués.” Abordant l'invitation au dialogue lancée par le Chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, les délégués de la CICB “s'élèvent énergiquement contre l'ingérence du pouvoir en place, pris en flagrant délit de caution d'une Interwilayas qu'il a sponsorisée à travers ses relais locaux”. Pour les conclavistes d'Akbou, le communiqué d'Ahmed Ouyabia constitue “un couronnement d'une connivence maquillée et rehaussée par un ultimatum-alibi lancé par une Interwilayas tenue dans la division, en l'absence du sacro-saint consensus du mouvement”. Les membres de la CICB n'ont pas manqué de tirer à boulets rouges sur leurs anciens camarades du mouvement citoyen, désormais qualifiés de “dialoguistes”. Ces derniers sont accusés d'“avoir hâtivement ficelé un document dit de mise en œuvre qui se veut référentiel au détriment de l'honorable plate-forme d'El-Kseur scellée et non négociable, afin d'aller vers un dialogue sans réserves, en occultant les résolutions consensuelles de l'Intewilayas de Raffour (14 et 15 août 2003).” Certains intervenants à l'image de Mahmoud Idjoudiène, délégué d'Ouzellaguen, Ali Gherbi et Kamel Gherbi du Comité de la société civile (CSC) d'El-Kseur, sont allés jusqu'à divulguer quelques non-dits incriminant des délégués favorables au dialogue ainsi que des responsables politiques. “Tout comme les quatre conclaves de la CICB tenus à Sidi Aïch et à Akfadou, la rencontre de la honte dite de l'Interwilayas de l'Intht a été sponsorisée par des hommes de main d'Ahmed Ouyahia. L'école hôtelière de Tizi Ouzou a été gracieusement mise à la disposition des nouveaux Alilouche”, révélera le représentant de la commune d'Ouzellaguène, avant de s'interroger : “Depuis quand les instances du mouvement citoyen des archs demandent des autorisations pour se réunir dans des institutions publiques en toute quiétude ?”. L'orateur déplorera, par ailleurs : “La Kabylie serait-elle amnésique pour oublier que les chefs de file dialoguistes d'aujourd'hui sont ceux-là mêmes qui ont accouru à la rencontre du sinistre Zerhouni un certain 25 avril 2001, journée sanglante d'Ouzellaguène, où tombèrent les premiers martyrs du Printemps noir, pour condamner via l'ENTV le soulèvement, populaire du début des événements tragiques de Kabylie”. Dans sa déclaration politique ayant sanctionné les travaux de ce conclave, la CICB “met en garde tous ceux qui seraient tentés de prendre langue avec le pouvoir avant la satisfaction des préalables posés par le mouvement citoyen”. Enfin, dans le cadre de la célébration du 55e anniversaire de la proclamation de la charte universelle des droits de l'Homme et des manifestations du 11 décembre 1960, la CICB a décidé d'organiser des actions synchronisées au niveau des différentes communes de la wilaya. K. O.