L'offre de dialogue du nouveau Chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, qui semble intéresser une bonne partie des animateurs du mouvement citoyen de Kabylie, n'a pas tardé à provoquer un climat de mésentente parmi les délégués de la Coordination intercommunale de la wilaya de Béjaïa (CICB) qui ne se sont pas empêchés d'étaler, en public, leurs divergences de fond, notamment au sujet de la réponse que devrait donner la structure suprême des archs, en l'occurrence la Coordination interwilayas, par rapport à cette énième invitation du pouvoir. En effet, la crise larvée, qui ronge depuis plusieurs mois déjà les rangs de la CICB, vient d'éclater au grand jour, dès lors que la majorité des coordinations communales affiliées à la CICB s'est livrée, ces derniers jours, à des tiraillements sans précédents, au point où même le lieu de la tenue d'un conclave extraordinaire pour aujourd'hui n'a pu être arrêté d'une manière consensuelle. En fait, pratiquement toutes les communes veulent abriter cette rencontre jugée très importante, puisqu'elle constitue, aux yeux des observateurs politiques locaux, un tournant décisif dans l'histoire du mouvement citoyen de Kabylie. Avant-hier matin, Omar Belazri, un délégué de la commune de Semaoun, s'est présenté à notre bureau pour nous remettre un communiqué, signé par la CICB, dans lequel il a été précisé que le centre culturel de cette localité devrait abriter les travaux d'un conclave extraordinaire au cours duquel les membres de la CICB entendent débattre de la position de la wilaya de Béjaïa par rapport à l'offre de dialogue d'Ahmed Ouyahia, et ce, en prévision du conclave de l'Interwilayas, prévu les 12 et 13 juin prochains à Amizour. Quelques heures après, deux délégués de la commune de Béjaïa sont venus nous informer que cette rencontre aura lieu aujourd'hui, au théâtre régional de Béjaïa et non pas à Semaoun. Ensuite, c'est au tour de la commune d'Aït R'zine, qui détient la présidence tournante, de nous envoyer un communiqué par fax pour nous “confirmer” la tenue de ce conclave à Ighram, dans la daïra d'Akbou. Chose que les autres coordinations rejettent catégoriquement sous prétexte que cette commune se trouve absente ces derniers temps sur le terrain. “Nous rejetons toutes ces intrigues malhonnêtes. Nous ne nous laisserons pas faire, quitte à ce que ce conclave soit annulé”, nous diront les délégués de Sidi-Aïch, Semaoune, Béni-Djellil, Akfadou… Au moment où nous mettons sous presse, nous ignorons si le conclave prévu pour aujourd'hui aura lieu ou non, encore moins le lieu de sa tenue. K. O.