Implanté dans deux appartements contigus du rez-de-chaussée d'un bâtiment collectif de la populeuse cité Gahdour-Tahar, sur les hauteurs du chef-lieu de wilaya, le centre de santé fonctionnel depuis plus d'une trentaine d'années rend d'indéniables prestations de service à la population. Chaque jour, il accueille des centaines de citoyens qui sont pris en charge par des médecins généralistes. Par ailleurs, le service de la protection maternelle et infantile assure le suivi des femmes enceintes et les vaccinations obligatoires des enfants. Cette structure de proximité ne désemplit pas à longueur de journée, et d'aucuns louent le professionnalisme du personnel en poste qui accomplit avec dévouement sa mission. Cependant, ce centre de santé est dans un état lamentable : murs et plafonds fissurés, vieilles portes, tuyauterie défectueuse, toilettes bouchées, installation électrique dégradée, parterre en mauvais état, absence de chauffage en hiver et de climatisation en été… Les patients ainsi que le personnel médical et paramédical évoluent dans un espace malsain et repoussant puisque aucune couche de peinture n'a été appliquée depuis son ouverture. L'état du mobilier laisse à désirer et chacun s'interroge sur les raisons de ce laisser-aller, alors que les pouvoirs publics s'attellent à allouer des enveloppes financières faramineuses pour réhabiliter les infrastructures sanitaires. Nous nous sommes rapprochés cette semaine du directeur de l'établissement public de santé de proximité de Guelma auquel est rattaché ce centre de santé. Ce responsable qui nous a aimablement reçu concède le bien-fondé de notre démarche et lui-même déplore l'état de déliquescence dans lequel ce centre est plongé. Il nous explique que ce dernier est un patrimoine de l'OPGI de Guelma qui refuse de prendre en charge le montant des travaux de réhabilitation sous prétexte que leur législation s'y oppose. En dépit d'une proposition de convention confectionnée par le directeur de l'EPSP qui est locataire des lieux, l'OPGI oppose un niet quant au lancement des travaux. Dr Slimane Boudjahem souligne que la réglementation en vigueur lui interdit d'entreprendre la restauration de ce centre de santé, patrimoine de l'OPGI, sur les deniers du ministère de la Santé. D'autre part, l'affectation d'un mobilier neuf ne peut s'effectuer pour les mêmes motifs. Ce contentieux perdure dans l'indifférence totale et il est regrettable que ce centre de santé si cher aux Guelmis soit livré à lui-même pour des raisons bureaucratiques. Un appel pressant est lancé aux autorités locales pour dénouer cet imbroglio juridique.