L'enquête révèle que quatre vaccins ne sont pas disponibles dans les structures de santé publique : HBV contre l'hépatite B, Tetra Hib contre le tétanos, la diphtérie, la coqueluche… DT enfants et DT adulte qui sont des rappels contre le tétanos et la diphtérie. La pénurie de médicaments, y compris ceux destinés aux malades du cancer, est au centre de la polémique depuis de longs mois déjà. Syndicats, associations et professionnels de la santé n'ont pas cessé de tirer la sonnette d'alarme, alors que de son côté le ministère de tutelle a minimisé la situation et s'est même trouvé un bouc émissaire, à savoir certains distributeurs qui ont d'ailleurs été sanctionnés. La pénurie n'a pas épargné les vaccins destinés à la prévention des enfants de certaines maladies. En fait, habitués à faire vacciner leurs enfants dès l'âge de trois mois au niveau des polycliniques de leur quartier, les mamans ont été à maintes fois refoulées de ces centres de proximité pour indisponibilité de vaccins. Le comble est que ces mêmes vaccins sont disponibles et en quantité suffisante au niveau des cliniques privées. Le seul hic est que la prestation gratuite au secteur public est facturée à 2 000 dinars chez le privé ! Une enquête menée par le Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP) vient confirmer si besoin est cette pénurie tant dénoncée d'un côté et démentie de l'autre. Selon l'enquête réalisée par les bureaux de wilaya du SNPSP au niveau de la région centre du pays, la pénurie des vaccins est bel et bien récurrente. Les principales structures de santé publique à même de fournir la prestation de vaccination des enfants, à savoir les PMI, les salles de soins, les unités de dépistage scolaire et de médecine du travail, font face à cette pénurie, soulignent les résultats de l'enquête du SNPSP. Au chapitre des vaccins non disponibles dans les wilayas du Centre, le document du SNPSP cite quatre différents vaccins destinés aux nouveau-nés et aux enfants, jusqu'à l'âge de 18 ans pour les immuniser de nombreuses maladies parfois mortelles. Le principal est le vaccin contre l'hépatite virale de type B (HBV) qui doit être administré au nouveau-né à trois reprises : à la naissance, au premier mois et au cinquième mois. De même pour le Tetra Hib qui immunise contre le tétanos, la diphtérie, la coqueluche et l'hémophilus influenzé B. Le calendrier vaccinal national recommande une dose à 3 mois, 4 mois, 5 mois et 18 mois. Autres vaccins dont la pénurie a été également avancée par les représentants du SNPSP, le DT enfants et le DT adultes. Administré à l'âge de six ans, c'est-à-dire à la première année de sa scolarisation, le DT enfant est en fait un rappel du vaccin contre la diphtérie et le tétanos. Quant au DT adulte, c'est également un rappel du vaccin contre la diphtérie et le tétanos entre l'âge de 11 et 13 ans puis 16 et 18 ans, et enfin tous les dix ans. “Ce vaccin peut être également utilisé chez la femme enceinte à partir du cinquième mois pour lutter contre le tétanos néonatal du nouveau-né.” Il y a quelques semaines, le ministre de la Santé a démenti la pénurie en soulignant qu'il y a peut-être une tension au niveau d'un centre ou deux mais on ne peut parler selon lui de pénurie, mais de mauvaise distribution et organisation. Ne voulant pas prendre de risques, les parents préfèrent mettre la main à la poche et payer les frais de la vaccination chez le privé. M B