Y aurait-il pénurie des doses de vaccin au niveau des établissements publics de santé de la capitale ? En tout cas, plusieurs parents retournent bredouilles ou sont orientés vers d'autres centres de santé pour essuyer un niet, à cause du manque ou de l'indisponibilité des vaccins pour bébés. Ils ont peine à recevoir la précieuse et salvatrice dose de vaccin qui les prémunira contre l'hépatite virale B,la diphtérie, le tétanos, la coqueluche, la poliomyélite ou la rougeole. Des mères et des pères résidant à Bachedjarah, Bab El Oued, Notre Dame d'Afrique, Zghara, etc., nous ont fait part de leur préoccupation quant à cette carence de santé publique élémentaire. A la polyclinique de Notre Dame d'Afrique, un père accompagné de son épouse et de son bébé de quatre mois, nous a déclaré, sur un ton dépité : « Mon fils est né le 30 juillet dernier, il a donc 4 mois, or, hormis la première vaccination faite à la naissance dans la clinique d'accouchement et celle reçue à l'âge de 1 mois (HBV 2), à présent, soit 4 mois après, le 30 novembre dernier, il n'a pas encore eu sa dose vaccinale du troisième mois. Que dire alors de celle du quatrième mois !... » Et d'ajouter : « Dépassés par ce fâcheux événement, les agents sanitaires, comme vous pouvez le constater, éconduisent les parents de mille façons différentes, la plus courante étant de leur suggérer de se dépêcher d'aller faire vacciner leurs enfants dans les cliniques privées où rien ne fait défaut, du moment que les parents paient. » Abondant dans le même sens, une jeune mère nous fait part de son haut-le-cœur : « Si je peux me débrouiller à droite et à gauche pour dénicher le vaccin pour mon enfant, il y a des parents qui font le parcours du combattant pour se les procurer ». Mais le son de cloche est différent du côté de la polyclinique Omar Benaïssa, où le premier responsable de la structure, le Dr Kaddour, balaie d'un revers de main les allégations relatives au manque de vaccin pour enfants : « Il n'y a pas de pénurie de vaccins, sinon le calendrier de vaccination des enfants n'est pas respecté par les parents qui viennent les jours où ils ne sont pas programmés. Nous avons suffisamment de doses et nous nous employons à ne pas les gaspiller au niveau de nos structures sanitaires. » A l'heure glorieuse des réformes sanitaires et de la santé de proximité claironnante, n'est-ce pas plutôt le principe de la santé pour tous que l'on voit s'éloigner dans nos rétroviseurs et prendre la forme d'un bon vieux rêve, à fortiori, lorsque la communication institutionnelle fait défaut, suite à cette (dé) confiture ?!