À l'instar de la Grèce, l'Italie suffoque sous la pression de l'austérité et sa population refuse d'être mangée à la sauce de l'endettement et de sa décroissance. Agressions alors contre les symboles de l'austérité imposée par Bruxelles au point où a fait irruption dans le pays les craintes d'une résurgence de la violence extrémiste qui a ensanglanté la péninsule dans les années 1970 et 1980. Dernière attaque en date, deux cocktails Molotov samedi matin contre un bureau de l'agence de perception de l'impôt dans la ville portuaire de Livourne… La colère monte crescendo contre le gouvernement de “techniciens” de Mario Monti, qui a multiplié les mesures d'austérité et augmenté les impôts pour réduire le déficit budgétaire du pays. L'ex- haut cadre bancaire international entend par ailleurs élargir les pouvoirs des services des impôts dans le cadre de son offensive contre la fraude et l'évasion fiscales, qui privent, selon Bruxelles et lui, le Trésor italien d'environ 120 milliards d'euros par an ! Des heurts entre contribuables mécontents et policiers ont récemment éclaté devant plusieurs perceptions, notamment à Naples où tricher avec l'impôt est un sport. La semaine dernière, un commerçant a pris en otage pendant plusieurs heures un responsable des impôts avant de se rendre à la police. Des groupes anarchistes ont également envoyé ces derniers mois des lettres piégées aux entreprises publiques chargées de la perception des impôts et des contraventions. Le DG des impôts a été blessé au doigt par une lettre piégée… Et il n'y a pas que les impôts dans la ligne de mire des anarchistes qui ont refait surface. Vendredi, un attentat a blessé le DG de la société spécialisée dans le nucléaire. La Fédération anarchiste informelle - Front révolutionnaire international a expliqué avoir puni l'un des nombreux sorciers de l'industrie atomique. Le patron d'Ansaldo Nucléaire, entreprise liée au conglomérat de défense Finmeccanica, a également été blessé à la jambe dans un autre attentat. Depuis vendredi, des affiches portant les mots “Brigades rouges” et l'étoile à cinq branches du groupe armé d'extrême gauche ont fait leur réapparition sur les murs de bâtiments publics. Et d'apprendre que ce mouvement anti-austérité a commencé en décembre 2011 avec l'envoi d'un colis piégé qui avait blessé le responsable d'un centre du fisc à Rome et d'une autre lettre piégée au président de la Deutsche Bank, interceptée en Allemagne avant d'atteindre son destinataire. Des enquêteurs allemands ont rapporté que l'envoi était aussi revendiqué dans un message par la Fédération anarchiste informelle. Le groupe anarchiste qui se prévaut héritier des Brigades rouges promet de s'en prendre à Finmeccanica, le deuxième groupe industriel de l'Italie, qu'il accuse d'être l'un des fournisseurs des polices italienne et américaine. D. B. / Agences