Il est le premier entraîneur étranger à avoir réalisé un doublé avec un club algérien. Le Suisse Alain Geiger, 52 ans, a réussi à forcer le respect, en un laps de temps court, dans une ville qui respire le football, où d'autres étrangers avant lui se sont cassé les dents, à savoir Roesseli, le Français Simondi, les deux Italiens Solinas et Delacasa. Ils ont été tout simplement congédiés pour n'avoir pas réussi à faire des résultats positifs. Geiger a justement réussi là où ses prédécesseurs ont échoué. Pourtant à son arrivée à l'automne 2011, il a trouvé une équipe complètement abattue psychologiquement, du fait qu'elle occupait le bas du classement général. Il faisait donc face à un véritable défi, il devait d'abord libérer le groupe, ensuite réaliser de bons résultats, ses connaissances des paramètres du football algérien, suite aux deux années passées à la JSK, lui ont permis très vite d'administrer le bon remède aux camarades de Djabou qui n'ont pas tardé à réagir et revenir en force dans le championnat achevant la phase aller avec le titre honorifique de champion d'hiver. à partir là, Geiger réussit son premier pari. “C'est un entraîneur qui garde la tête sur les épaules à chaque succès, il n'a pas la grosse tête, il vit avec les joueurs et partage toutes leurs préoccupations, il s'implique davantage dans la vie personnelle de ses joueurs, il est très proche de l'équipe, il a même réussi à rapprocher les joueurs des dirigeants, il use d'un verbe direct mais très diplomatique, il a de grandes qualités morales, que ce soit sur le terrain ou en dehors, c'est pour cela d'ailleurs que les citoyens de Sétif lui vouent un grand respect. En travaillant à ses côtés, j'ai beaucoup appris sur tous les plans, il sait analyser ses adversaires et choisir la tactique qui sied pour remporter les matchs. C'est un homme vraiment exceptionnel”, nous confiera son adjoint Kheireddine Madoui. “C'est le fruit du travail fourni par tout le monde, joueurs, staff technique et dirigeants”, souligne Geiger prouvant son humilité et sa simplicité. Pour ce qui est de son avenir à la barre technique des Noir et Blanc et même s'il a fait savoir qu'il ne manque guère de sollicitations, Geiger promet de donner “la priorité” à l'Entente qui lui a fait vivre des moments exceptionnels, mais il voudrait toutefois que l'équipe puisse garder son ossature et régler ses problèmes financiers pour qu'il puisse poursuivre son œuvre chez les Sétifiens. Sous sa coupe, l'attaque a craché le feu en terminant en première position avec 53 buts inscrits et autant de points, il a en outre réalisé 16 victoires, 5 nuls et 9 défaites. Un véritable parcours de champion. Pourtant, ce sont 12 joueurs qui sont partis en début de saison : Yekhlef, Laifaoui, Feham, Lemouchia, Metref, Hadj Aissa, Chaouchi, Ambane et Hemani, sans parler de la grave crise financière à laquelle le club était confronté. L'équipe a été complètement reconstruite avec l'arrivée de nouveaux joueurs totalement méconnus sur la scène footballistique comme Benkhodja, Farahi, Tiouli, Djahnit, Laroussi, Gourmi, Nadji, Karaoui, encadrés par Hachoud, Delhoum, Belkaïd, Diss et Benmoussa. Le Suisse a donc métamorphosé l'équipe en proie au doute. Sétif allait du coup s'affirmer en grand favori pour le titre de champion qu'il remportera brillamment malgré la rude concurrence de grosses cylindrées comme le CRB, la JSMB ou encore l'USMA qui l'a battue ce samedi pour le compte de la dernière journée du championnat par 2 à 0, un match sans enjeu qui clôture un merveilleux parcours de Geiger que toute la cité de Aïn El-Fouara souhaite revoir la saison prochaine au sein de son équipe. Geiger a marqué son passage en lettres d'or en plaçant la barre très haut que ses futurs éventuels successeurs auront du mal à atteindre. Geiger a réalisé un exploit que toute la ville de Sétif attendait depuis 44 ans, l'époque où les Mattem, Ferchichi et autres Koussim avaient offert le premier doublé au club en 1968. Geiger a réédité cet exploit. R. A.