Djelloul Djoudi, député PT (Alger) : “Cette APN manque de légitimité” Interpellé sur l'action des députés de l'Alliance de l'Algérie verte, qui ont quitté l'hémicycle en pleine séance d'installation de la nouvelle APN, le député de la formation dirigée par Louisa Hanoune (au demeurant absente hier) a déclaré que “le Parti des travailleurs est indépendant et possède sa propre stratégie de protestation”. À propos des sept sièges que le parti a récupérés après traitement de ses recours par le Conseil constitutionnel, notre interlocuteur estime que c'est là “une preuve supplémentaire de la manipulation des résultats des législatives”. À ce titre, il a affirmé que le PT n'inscrit plus la révision constitutionnelle dans ses priorités car, de son point de vue, “cette APN n'a pas de légitimité pour prendre en charge ce projet”. Lakhdar Benkhelef, Parti El-Adala : “Le retrait d'un parti de l'Assemblée nationale n'est pas prévu par la loi” Cette personnalité, qui retrouve sa place dans les travées de l'Assemblée nationale sous la bannière du Parti pour la justice et le développement (El-Adala, présidé par Abdallah Djaballah) après avoir manqué une législature, rappelle que le groupe des 14 partis, ayant créé la semaine dernière le Front de sauvegarde de l'Algérie, a instruit ses députés (une trentaine) de boycotter les travaux des plénières et non pas le Parlement. “Le retrait d'un parti de l'Assemblée nationale n'est pas prévu par la loi. La démission d'un député, à titre individuel, n'a aucun sens du moment qu'il sera aussitôt remplacé par celui classé après lui sur la liste électorale. Une telle action nous aurait entraînés dans un cercle vicieux”, a-t-il expliqué. Son groupe, qui a assisté normalement à la cérémonie d'hier, n'a pas adhéré à la protesta de l'Alliance de l'Algérie verte. Amar Ghoul, député de l'Alliance de l'Algérie verte sur la liste d'Alger “Je suis un commis de l'Etat” l “Je suis un élu du peuple. Mon mandat est national. Le Parlement est un espace d'expression libre. Je n'adhère pas aux actions qui ne s'inscrivent pas dans cette direction.” C'est en ces termes que Amar Ghoul, qui a réussi la prouesse d'engranger treize sièges dans l'escarcelle de l'AAV, rien qu'à Alger où il était tête de liste, a expliqué sa marginalisation de la démarche des députés de l'Alliance qui ont pris option de boycotter la séance d'installation de l'APN et celle de l'élection de son président. Même s'il ne le confirme pas franchement, l'ex-ministre des Travaux publics prend des distances vis-à-vis de son parti, qui est entré dans l'opposition. Il semble également contre la décision du MSP de ne pas siéger dans le prochain gouvernement. À la question de savoir s'il accepterait, une nouvelle fois, un poste de ministre si la proposition lui est faite par le futur Premier ministre sur instigation du chef de l'Etat, il a répondu de manière quasiment directe : “Je suis un commis de l'Etat. Je suis à l'écoute de ceux qui placent leur confiance en moi et je reste au service de mon parti.” Mme Saïda Bounab, élue FLN (Alger) : “Nous ne serons pas des députées alibis” Au gré d'un scrutin, survenu dans une conjoncture favorable à l'accession des femmes au Parlement, Mme Bounab a troqué son statut de maire de Kouba contre celui de députée. “Nous ne sommes pas élues pour créer un clan de féministes, mais pour remplir notre rôle de parlementaires, de la même manière que nos collègues hommes”, a-t-elle déclaré d'emblée, refusant visiblement d'être confinée dans la case d'élues par procuration de la loi sur la représentativité des femmes dans les assemblées élues. Me Mustapha Bouchachi, député FFS (Alger) : “Nous donnons à notre action politique un sens pacifique” “C'est sûr, nous ne serons pas des membres d'une chambre d'enregistrement”, a affirmé Me Bouchachi, dont le parti compte 27 députés dans la nouvelle Assemblée nationale. Accrédité au départ de 21 sièges, le FFS a pu rallier à son groupe parlementaire six autres candidats, après que le Conseil constitutionnel eut tranché en sa faveur dans quatre circonscriptions électorales. “Nous avons introduit dix recours. Nous avons eu gain de cause à Constantine, Bouira, Boumerdès et Bordj Bou-Arréridj”, a-t-il indiqué. Sur le refus du Front à rejoindre le groupe des 14 partis politiques, rejetant les résultats du scrutin du 10 mai, l'ex-président de la Ligue algérienne des droits de l'Homme a soutenu que le FFS a participé aux législatives en ayant conscience “qu'elles ne seront pas libres à 100%. Nous voulions donner un sens pacifique à notre action politique”.