Réunis, hier, au siège national d'El-Adala à Alger, le troisième parti fondé par l'islamiste Abdellah Djaballah, les chefs de file de 14 formations politiques partageant, à titre de dénominateur commun, le rejet total des résultats issus des législatives du 10 mai dernier, sont parvenus à adopter une série de décisions au terme de leurs travaux. Décisions obéissant dans leur totalité à la logique de donner suite à l'idée de non-reconnaissance de scores obtenus lors du dernier rendez-vous des urnes. A ce propos, les partis contestataires de ces résultats persistent à dire que le scrutin des législatives a été entaché de fraude massive ayant permis, de leur avis, «non pas la moindre avancée mais plutôt une régression», soit un retour en arrière pour se retrouver de nouveau «à l'ère du parti unique, au grand dam de la démocratie et du pluralisme politique». Raison pour laquelle l'une des décisions ayant été adoptée au cours de leur réunion d'hier a trait à la création d'un «front politique pour la sauvegarde de la démocratie», laquelle décision a été mentionnée dans le communiqué rendu public sanctionnant les résultats de leurs travaux. Les rédacteurs du document ont aussi lancé un appel aux autres partis «lésés» et ayant déjà fait part publiquement de leur protestation des législatives tels que le Parti des travailleurs (PT), l'Alliance verte et même le FFS. Tous ces partis et même d'autres formations politiques figurant sur l'échiquier national sont, en effet, sollicités à rejoindre ce nouveau «front». Les contestataires des résultats des législatives ont aussi décidé, d'un commun accord, d'exprimer leur non-reconnaissance du prochain Parlement dont l'installation officielle et attendue pour ce samedi. Non à la révision de la Constitution dans la nouvelle APN Les partis ne reconnaissent pas, également, le gouvernement qui sera formé sur la base des résultats de la dernière élection législative. Concernant la prochaine APN, la décision de la boycotter par les nouveaux députés élus sur les listes de ces formations contestataires, notamment le FNA, le parti El-Adala ou encore le Front du changement de Abdelmadjid Menasra, figure elle aussi parmi les listes de revendications adoptées hier. Les 25 députés que totalise le groupe des 14 partis, rejetant à l'unisson les scores des législatives du 10 mai, ne vont pas se limiter au boycotte de la prochaine législature. Ils envisagent en outre la création d'un Parlement parallèle qui verra le jour, indique-t-on, le 26 mai, correspondant au jour de l'installation de la nouvelle APN et la désignation de son président. S'agissant de la révision de la Constitution, annoncée pour les mois à venir, les partis contestataires récusent en outre l'idée que l'amendement de la loi fondamentale du pays sera l'apanage des députés siégeant au sein de la prochaine législature qu'ils ne reconnaissent nullement. Ils préconisent, en effet, la création d'une instance externe à l'Assemblée nationale qui aura pour seule mission d'examiner les amendements à introduire dans la loi fondamentale. Des meetings régionaux seront organisés par les chefs de partis contestataires pour «sensibiliser l'opinion au sujet de la justesse de leurs prises de positions».