Les Douanes algériennes prévoient d'ouvrir 79 postes de surveillance le long des frontières Est et Ouest pour renforcer la lutte contre la contrebande, notamment le trafic de drogue, a indiqué hier à l'APS, M. Mohamed-Abdou Bouderbala, directeur général des douanes. Ces postes, dont les premiers ont déjà été inaugurés, sont prévus dans le cadre du renforcement du contrôle des frontières de l'Algérie avec les pays voisins, arrêté dans un plan de lutte contre la contrebande, a précisé M. Bouderbala, au lendemain de sa visite à Tlemcen où il a inauguré quatre postes de surveillance. L'opération retenue par les pouvoirs publics est une première du genre qui va permettre à l'Algérie de se doter pour la première fois de points de surveillance tout au long de ses 6 000 km de frontières terrestres. Jusqu'ici l'Algérie ne disposait que de postes de douane classiques pour l'entrée et la sortie des passagers et des marchandises. Selon M. Bouderbala, cette nouvelle organisation que les douanes sont en train de mettre en place vise essentiellement à faire face aux flux de drogues transitant par les frontières algériennes. “Le phénomène devient dangereux, on peut détruire un pays et toute une économie avec de la drogue. Notre action devient salutaire, il y va de notre responsabilité de mettre fin à ce trafic”, soutient-il. Les wilayas de Tlemcen et Tébessa seront dotées chacune de 23 postes, vu l'ampleur de la contrebande qui active sur les zones frontalières est et ouest du pays. L'opération de redéploiement des services douaniers a commencé jeudi passé avec la mise en place de quatre postes de surveillance à Tlemcen, sur la frontière algéro-marocaine, alors que quatre autres sont en voie d'être lancés, selon M. Bouderbala. Les études de réalisation des autres postes prévus à Tlemcen, zone frontalière connue par son trafic de drogue, ont été finalisées et leur construction sera bientôt lancée. La construction de chaque poste de surveillance coûtera 70 millions de dinars, soit un coût de plus de 5 milliards de dinars pour la totalité des postes prévus dans le cadre de cette opération. Ces centres de surveillance seront construits en surélevé, sur des collines par exemple, des emplacements qui permettent aux douaniers de balayer, par des outils de surveillance, toute une zone frontalière. Interrogé sur le mode opératoire de ces points de contrôle, M. Bouderbala a expliqué qu'il s'agissait de postes “viables”, couvrant chacun une zone frontalière. Pour mieux coordonner les actions de surveillance avec les Groupements de gardes-frontières (GGF), chaque poste sera construit entre deux centres de GGF, de sorte à combler les couloirs de passage des contrebandiers, selon le premier responsable des douanes. L'implantation de ces postes dans les endroits de passage des trafiquants permettra d'avoir une surveillance continue, alors qu'auparavant le contrôle s'assurait en discontinu, offrant aux contrebandiers des brèches de passage durant les moments du retrait des services douaniers, explique M. Bouderbala. Sur la capacité de ces postes à endiguer le trafic des contrebandiers, M. Bouderbala a estimé qu'ils allaient participer à le contenir tout en reconnaissant leur insuffisance à y mettre fin. “Nous allons avoir une frontière surveillée d'une façon convenable et non pas une frontière passoire”, a-t-il indiqué.