L'Algérie a sollicité une réunion formelle au mois de juillet prochain, à Genève, du groupe de travail de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) chargé de son accession à l'organisation, rapporte l'APS qui cite une source proche du dossier. Prévue initialement en juin, cette rencontre a été reportée en raison des changements attendus en Algérie après les élections législatives du 10 mai. Cette rencontre sera consacrée à “la présentation des transformations législatives et réglementaires opérées en Algérie” depuis la dernière réunion du groupe de travail en 2008. Cette 11e réunion du groupe de travail pour l'accession de l'Algérie examinera “les réponses apportées par l'Algérie aux questions des pays membres de l'organisation, en plus des questions qui concernent le système commercial algérien, aussi bien interne qu'externe”. Il s'agit pour la délégation algérienne de faire un point de la situation de l'état d'avancement des réformes engagées par l'Algérie pour se conformer aux règles de l'OMC en matière du commerce multilatéral mondial. Le projet de rapport, déjà présenté lors de la réunion informelle tenue fin mars, avait été accueilli, dans l'ensemble, “favorablement” par les pays membres de l'OMC. On évoque, également, une autre série de rencontres bilatérales avec des pays membres de l'organisation en juin. “En juin, nous allons rencontrer les pays membres de l'OMC qui ont manifesté un intérêt pour entrer en contact direct avec l'Algérie. Un calendrier sera établi prochainement en vue de conclure les accords avec certains et de faire avancer les négociations avec d'autres”, a affirmé la même source. Notre pays a signé des accords bilatéraux avec le Brésil, l'Uruguay, Cuba, le Venezuela et l'Argentine. Des négociations relatives à l'accès aux marchés se sont déroulées en mars avec l'Union européenne, les Etats-Unis d'Amérique, la République de Corée, l'Indonésie, la Nouvelle-Zélande, la Suisse, l'Equateur, la Chine, le Canada, l'Australie, l'Argentine, le Japon et la Turquie. Les négociations avec les Etats-Unis en vue de conclure un accord bilatéral devant permettre à l'Algérie d'accélérer son processus d'adhésion à l'OMC se poursuivront au courant des prochaines semaines pour tenter de trouver un terrain d'entente. “Il y a une certaine compréhension de la part des Américains de la situation de l'Algérie. Ils ont affiché une certaine disponibilité à tenir une rencontre, soit à Alger ou à Washington, pour négocier et essayer d'aplanir certaines divergences de vue. Il reste à déterminer la date”, indique-t-on. Par contre, la source de l'APS juge la position de l'UE lors des négociations en mars à Bruxelles “en contraste” avec celle affichée par le représentant de l'UE à Genève. “Le représentant de l'UE à l'OMC n'affichait pas la même vision que celle que nous avons perçue à Bruxelles”, souligne cette source, sans donner de détail. Avec l'accession, depuis décembre 2011, de la Russie, du Samoa, du Monténégro et Vanuatu à l'OMC notre pays est devenu ainsi le plus vieux négociateur pour l'accession à cette organisation internationale. Force est de reconnaître que le processus d'adhésion de l'Algérie à l'OMC est caractérisé par une longueur exceptionnelle et une complexification croissante au cours du temps dues en grande partie aux changements institutionnels au niveau de l'OMC, à son fonctionnement ainsi qu'à l'absence d'une stratégie claire du côté algérien. L'Algérie a déposé sa demande d'adhésion (à l'époque au GATT) en juin 1987. Le groupe de travail de l'accession de l'Algérie a été établi le 17 juin 1987. Il s'est réuni pour la première fois en avril 1998. Les offres révisées concernant l'accès aux marchés pour les marchandises et les services ont été distribuées en novembre 2007. La dixième réunion du groupe de travail a eu lieu en janvier 2008. Notre pays a répondu à plus de 1 636 questions posées par les membres. Cela fait tout de même, environ, 25 années que l'Algérie négocie son accession. De nombreux candidats, venus bien après notre pays, ont bouclé le processus. L'Algérie n'a eu de cesse de revendiquer un processus d'accession à l'OMC plus transparent et plus simple. Le traitement différencié appliqué aux pays accédant à l'OMC doit l'être en fonction de leur niveau de développement et non de considérations exogènes conduisant à des doubles standards. Notre pays estime que les procédures d'accession pâtissent de l'absence de règles claires et de critères prédéterminés ainsi que de l'existence d'une structure de négociation asymétrique. L'Algérie a récemment sollicité des périodes de transition, à court, à moyen et à long terme. M. R.